«L'homme est un animal raisonnable», dit Aristote dans La Politique. Or l'âme intellective comprend l'intelligence et la volonté, explique-t-il dans De l'Ame. L'homme est un être libre, c'est une de ses caractéristiques propres. La volonté humaine est ce qui donne son sens à la morale, et nier la liberté c'est nier l'homme. Mais dans notre expérience, nous constatons que dans de nombreux cas, la liberté – pourtant inhérente à la nature humaine – est problématique, tant dans la connaissance de ses limites que dans le courage de s'en servir… C'est pour cela que l'éducation est nécessaire. En effet, par elle, les parents, éducateurs naturels, ont pour but d'amener leur enfant à devenir adulte, c'est-à-dire de le rendre autonome en lui apprenant comment et dans quelle mesure se servir de sa volonté, comment ne pas être à l'étroit dans sa vie et ainsi comment goûter au vrai bonheur. En d'autres termes, ils doivent actualiser sa liberté. Cette puissance réside en chaque être raisonnable dès la naissance, et il revient aux parents de la développer. Comment ?
La question de notre dissertation porte sur le modèle éducatif et son aptitude à épanouir la liberté intérieure et par suite extérieure : la transmission de règles va-t-elle dans ce sens ou au contraire, contre la liberté ? Certes elles semblent formatrices et pourtant ne font-elles pas de l'éducation un dressage qui écarte toute notion de liberté ?
[...] Cet acte consiste à faire dans la pratique, l'application des moyens fournis par le conseil et le jugement. Et comme il est le plus rapproché de la fin de la raison pratique, il s'ensuit que c'est son acte principal, et, par conséquent, l'acte principal de la prudence. Dans ces trois étapes on reconnaît celles de l'éducation: pour le conseil il s'agit de ceux des parents, pour le jugement il s'agit de faire siennes intellectuellement ces règles, et enfin pour le commandement il s'agit de l'action libre elle-même. [...]
[...] Car l'acte moral comprend l'action, ne s'arrête pas à la préférence intellectuelle du Bien. Si la fin est déterminée, les moyens en vue de cette fin, eux sont contingents et laissés à notre entière décision. Le choix des moyens nous appartient[19]. Personne ne peut réaliser parfaitement le Bien mais nous pouvons essayer de toujours plus nous en approcher. Dans le choix moral il y a nécessairement une action: on n'est pas libre de ne rien faire, on est libre non seulement de préférer le Bien mais aussi de le faire. [...]
[...] Père Jacques Philippe, La Liberté Intérieure, éditions des Béatitudes ch. IV p 141 cf. Sainte Catherine de Sienne, Dialogue, ch. [...]
[...] Il est vrai qu'ils engagent, révèlent ceux qui les posent. Ils sont l'expression de la personne car ils découlent de la volonté propre, sauf dans les cas de contrainte extrême. Changer la donne en ajoutant des règles à la construction de chacun par ses propres actes, fait figure de ces contraintes qui faussent l'expression de la volonté. De plus, obéir à des règles c'est accepter d'être dans la dépendance, c'est se soumettre à une autorité, reconnaître une supériorité Puisque dans notre pensée contemporaine teintée d'humanisme et de rousseauisme, l'homme était bon à l'état de nature si les enfants n'étaient pas du tout guidés dès leur plus jeune âge, n'iraient-ils pas naturellement vers une régulation mutuelle et une autre organisation de la société qu'on pourrait dire plus naturelle ? [...]
[...] En effet, l'agir moral individuel est nécessaire au Bien Commun. Les défaillances sociales sont dues à des défaillances de l'agir moral[25]. Et le Bien Commun se réalise en dehors de toute faute sociale. L'absence de véritable liberté de la part des dirigeants politiques et de chaque membre de la société empêcherait manifestement le Bien Commun. Non seulement le politique se doit être d'être vertueux, et pour poser des actes prudentiels il doit être libre, mais chaque membre de la société doit l'être aussi. [...]
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