Dans le cadre platonicien, la culture artistique doit être mise au service de « l'éducation droite », elle doit donc favoriser la mise en place de certaines dispositions, elle a pour vertu de mettre en ordre les passions.
Dans la pensée hégélienne, l'art et les œuvres ont deux fonctions éducatives essentielles : ils éveillent l'âme et contribuent à la moralisation. L'art est la plus haute réalisation de l'âme, il a pour but de « révéler à l'âme tout ce qu'elle recèle d'essentiel, de grand, de sublime, de respectable et de vrai. » Il nous procure « l'expérience e la vie réelle, nous transporte dans des situations que notre expérience personnelle ne nous fait pas et nous ne fera peut-être jamais connaître. » Par ailleurs, « l'art renseigne l'homme sur l'humain, éveille des sentiments endormis, nous met en présence des vrais intérêts de l'esprit. »
Mais cela peut-il consister un but pour l'éducation ? En effet, l'art nous remue, fait émerger nos sentiments, les meilleurs comme les pires : « L'art peut nous élever à la hauteur de tout ce qui est noble, sublime et vrai, nous porter jusqu'à l'inspiration et à l'enthousiasme, comme il peut nous plonger dans la sensualité la plus profonde, dans les passions les plus basses, nous noyer dans une atmosphère de volupté et nous laisser désemparés, écrasés par le jeu d'une imagination déchaînée. » L'éducateur a donc pour tâche d'orienter son acte en fonction de ces différentes données, car il ne peut et ne doit laisser s'éveiller toutes les passions possibles.
[...] L'école de la démocratie doit pouvoir rendre effective l'égalité des chances et permettre à tous d'accéder à l'œuvre, au patrimoine de l'humanité. Les politiques actuelles insistent précisément sur l'idée de rencontre, de cheminement personnel. Cette rencontre, c'est celle de chacun avec lui-même. Elle est inauguration d'une nouvelle relation à soi et non maturation d'un processus. Ainsi : La politique éducative de l'art oppose implicitement ou explicitement à la philosophie rationaliste du processus, une philosophie romantique de l'évènement. L'émotion prime alors sur la raison. L'émotion qui submerge l'individu l'unifie du même coup, elle le transverse. [...]
[...] La raison lui permet de porter différents regards sur le monde, en un certain sens elle morcelle son regard. L'art, dans la relation qu'il permet d'établir avec le monde offre cette possibilité d'unification de soi. Il possède donc la faculté d'harmoniser l'individu, il participe à l'harmonie humaine »[10].il permet le développement d'une pensée mobile, souple, inventive. Il permet de préserver les exigences individuelles tout en assurant au collectif la force créatrice dont il a besoin. [...]
[...] L'éducation esthétique L'art mal aimé trop aimé. L'ambivalence originelle Dans un premier temps, Kerlan nous rappelle la complexité des relations entre art et philosophie. Pour cela, il se réfère bien sûr à Platon pour qui l'art n'est qu'imitation, apparence, illusion et donc source de tromperie. Dans la pensée platonicienne, le philosophe doit se substituer aux poètes et être à l'origine de l'éducation des futurs citoyens. Notons cependant que quelques domaines artistiques reconnus pour leurs capacités à discipliner l'âme sont acceptés (certaines formes musicales par exemple). [...]
[...] L'esprit des lumières a participé à la modification de ce point de vue. Progressivement, l'esthétique est perçue comme une valeur démocratique sûre dans la mesure où elle peut toucher tout le monde. Ainsi, dans sa Critique de la faculté de juger Kant, développe l'idée d'un sens commun esthétique L'éducation artistique permet donc le développement d'un sentiment esthétique individuel, mais dans la mesure où elle a le pouvoir d'éveiller ce sentiment en chacun de nous elle dispose d'un versant démocratique, elle se pose donc comme l'éducation démocratique par excellence. [...]
[...] Mais cela peut-il consister un but pour l'éducation ? En effet, l'art nous remue, fait émerger nos sentiments, les meilleurs comme les pires : L'art peut nous élever à la hauteur de tout ce qui est noble, sublime et vrai, nous porter jusqu'à l'inspiration et à l'enthousiasme, comme il peut nous plonger dans la sensualité la plus profonde, dans les passions les plus basses, nous noyer dans une atmosphère de volupté et nous laisser désemparés, écrasés par le jeu d'une imagination déchaînée. [...]
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