Edmund Burke est un grand parlementaire libéral britannique. Son inspiration intellectuelle est toujours la même : le rejet de la philosophie des Lumières. La nature et l'Histoire priment la théorie et la raison. Burke dresse une comparaison des révolutions française et britannique et vise à mettre en lumière les impasses de l'abstraction et de l'universalisme. Cela étant établi, il procède à la démonstration de la plus grande efficacité de la prise en compte de la nature (de l'ordre naturel)
[...] Burke marque là son rejet du légalisme qui n'est là aussi qu'une abstraction. Cette rationalisation de la fonction royale qui fait abstraction de la personne charnelle lui paraît à la fois une désacralisation sacrilège et aussi un dérèglement hors des sentiments naturels. Ce type relation entre la société civile et le roi avait pour caractéristique principale d'organiser un pouvoir indépendant des passions de la société civile donc capable de les dompter, ce qui est sa mission première. Les révolutionnaires ont défait ce lien et replacé le pouvoir au sein de la société civile, ce qui le rend dépendant des passions collectives. [...]
[...] Pour tenter de déterminer une constitution idéale, Aristote a rassemblé toutes les constitutions de son temps pour finalement estimer qu'il n'y a de bonne constitution que celle qui peut être appliquée à tel peuple déterminé. On retrouve aussi ce type de démarche chez Maurras. L'Action Française parlera en effet d'empirisme organisateur. La démarche de Burke en ce qui concerne la constitution d'un Etat pose un préalable fondamental sans lequel rien n'est possible : il s'agit de connaître le peuple sur lequel le pouvoir va s'exercer et il s'agit aussi de réaliser un diagnostic des besoins de ce peuple. [...]
[...] Cette critique radicale de l'abstraction de la Révolution française conduit Burke à énoncer ce qui, à son sens, fonde le politique et lui donne son efficacité. II. La connaissance de la nature Le politique n'est intelligible que s'il est envisagé sous l'angle de la tradition et de la complexité. C'est pour cela que la Révolution française est rejetée avec tant de véhémence. A. La tradition ou la continuité historique Pour Burke, la nature est l'histoire. Ce qui est naturel est le résultat d'un long développement historique. [...]
[...] Les Droits de l'Homme sont une abstraction et un absolu. Le reproche majeur adressé à ces droits réside dans le fait qu'ils ne se fondent que sur un homme défini de façon abstraite en dehors de toute appartenance. Ce type de critique sera repris par Joseph de Maistre dans ses Considérations sur la France : J'ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Montesquieu, que l'on peut être Persan : mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie ; s'il existe, c'est bien un mon insu C'est cette attaque contre l'universalisme qui sera l'un des fondements les plus solides de la doctrine contre-révolutionnaire. [...]
[...] Celles-ci s'équilibraient entre elles. C'est là encore un fondement essentiel de la pensée contre- révolutionnaire : elle se veut être dans le concret, le réel et le continu alors que la Révolution a construit abstraitement un régime qui garantit la liberté mais qui menace les libertés concrètes. Dans l'esprit de Burke, il y a opposition fondamentale entre la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen et la Magna Carta : la deuxième est source de libertés réelles alors que la première est abstraite et définit une liberté inapplicable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture