Je vais commencer en présentant brièvement l'auteur de ces textes. Alain Desrosières fréquente l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae) au début des années 60 (1963-1964). Dans ce réservoir de futurs statisticiens, les cours penchent évidemment du côté des sciences dures et portent principalement sur l'économie (micro et macro), les statistiques, l'économétrie mais aussi la sociologie. Le jeune professeur, inconnu à l'époque, qui enseigne cette discipline et qui captivera l'auditoire, si l'on en croit quelque témoignage, s'appelle Pierre Bourdieu. Au côté de Christian Baudelot et François Héran, autres sociologues professeurs, il sera parmi les premiers à proposer une réflexion sur les outils statistiques. On peut signaler que l'un des textes que Bourdieu faisait lire, co-signé par Mauss et Durkheim, portait sur les classifications. Selon ces auteurs classiques, les classifications dans la société reflètent la société elle-même. Cette formule représente en quelque sorte la prémisse d'une future histoire des statistiques. C'est en effet vers cette histoire que se tournera Alain Desrosières par la suite, discipline dont il sera l'un des spécialistes les plus reconnus. Nous allons donc voir comment s'est constitué ce domaine et préciser les différentes postures qui le supportent.
[...] Pollack, joindre l'aspect formel des statistiques et la façon dont les enquêtes ont été utilisées. - Sondage permis par le calcul des probabilités se situe entre la monographie (tout savoir sur une personne) et le recensement exhaustif (savoir peu de tout le monde). - Par la suite, histoire des statistiques, d'obédience anglaise. Révolution probabiliste inspiration de Kuhn. Statistiques : lien avec l'Etat, ou histoire des mathématiques ; lien entre ces deux histoires ? Objet de Desrosières : faire une synthèse. - Probabilités apparaissent vers 1660 (Fermat, Pascal). [...]
[...] Ce modèle métrologique dit réaliste ne cadre pas avec l'inscription sociale des statistiques. La sociologie quantitative entretient une relation délicate avec la réalité des objets qu'elle mesure. Selon Alain Desrosières, il y aurait trois façons d'interpréter ces données. Tout d'abord, le modèle des sciences de la nature (physique et astronomie) qui a servi de référence à Quetelet pour élaborer sa physique sociale. Ensuite, le modèle issu des sciences de la vie, promu par les hygiénistes, qui utilise les moyennes subjectives et les propensions, calculées à partie de statistiques administratives globales afin de mettre à jour les régularités statistiques à l'œuvre dans la société (sur le mariage, le crime Enfin, le modèle des sciences juridiques et politiques au sein duquel la trace de l'acte initial de codage reste visible et importante parce que le statut statistique d'une question évolue selon son degré d'appartenance à une politique publique. [...]
[...] Cette concentration contribue à séparer les professionnels des statistiques de leurs usagers. La sociologie, dans sa forme quantitative, est donc tributaire de l'élaboration des statistiques par de nombreux services, souvent administratifs. Pour autant, s'il apparaît évident que les progrès et les innovations en matière de calculs statistiques transforment les pratiques des sociologues ou des économistes, ceux-ci, à leur tour, peuvent poser des questions qui provoquent des changements de la méthodologie statistique. En économie, il existe selon l'auteur, trois façons d'envisager les relations entre les la théorie et les données observées. [...]
[...] En recherche de légitimité, la sociologie a voulu annexer les statistiques pour satisfaire aux critères de scientificité. Toutefois, si les vertus mathématiques de l'outil statistique ont pu rendre service à la sociologie et continuent à le faire, cette dernière a mis un certain temps avant de s'interroger sur les instruments qui faisaient sa fierté. Pour produire une histoire des statistiques, une histoire des mathématiques n'est pas suffisante. Il faut replacer cette ressource dans la société dont elle est issue. Il faut observer ses usages et ses effets sociaux. [...]
[...] Je connais ce genre de réflexions et, après tout, j'ai commencé ma réflexion par des spéculations de cette sorte, mais au bout du compte, par moments, je suis tenté de jouer au béotien et d'affirmer que toute société est soumise à des contraintes de fait - Intérêt pour les classifications sociales (évolution entre 50s et 70s. Apparition de la catégorie cadre en 46 + travaux de Boltanski, thèse sur les cadres). - Travail encore assez macro-historique. Intérêt aux notions de frontières, flou entre catégories. - Thévenot a creusé la notion de frontière et a distingué les catégories coutumières, un peu floues et d'autres catégories durcies par le droit. Observation, si un cas ne correspond pas aux codages. [...]
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