Dissertation de Philosophie (niveau lycée) entièrement rédigée ayant comme sujet : "Ai-je un corps ou suis-je un corps ?". Seront successivement abordées la thèse cartésienne, la critique empiriste et la phénoménologie.
[...] La critique empiriste et la tentation réductioniste Cette difficulté n'est pas un simple détail dans la doctrine cartésienne. D'ailleurs les successeurs de Descartes ne s'y sont pas trompés. La doctrine aboutit à un parallélisme qui pose plus de problèmes qu'il n'en résout. Si la volonté commande au corps, par quels mécanismes le peut-elle ? Si les mouvements du corps affectent l'âme, comment font-ils puisqu'ils sont d'une réalité totalement étrangère ? Le matérialisme empiriste des sciences du vivant règle le problème en supprimant la question. L'esprit n'est qu'un reflet de l'activité cérébrale. [...]
[...] In semblerait donc qu'on ne peut pas plus affirmer la dualité de l'âme et du corps que de la nier La phénoménologie ou le corps siginfiant Il faut pour sortir de cette antinomie penser le rapport autrement et surtout ne pas tenter de le nier. Nous partirons du principe que l'homme est bien sujet. En dehors de ce cadre le problème n'a plus de sens. La preuve que nous pouvons avancer pour assurer la légitimité de ce parti pris est le fait même de la question. [...]
[...] Parce que l'homme tient son être avant tout de son esprit, parce que sa réalité est d'abord spirituelle, le corps ne peut être qu'indifférent, sinon étranger à la justification de son existence terrestre. Au contraire de l'esprit qui ne vieillit pas, le corps par sa dégradation anticipe la figure de la mort et de la disparition. De ce point de vue, le rapport au corps est bien un rapport de possession et de domination. Sans retenue, l'âme ne peut que s'y perdre. Certes, on peut avec la théorie cartésienne voir un changement positif dans la manière de penser le corps. [...]
[...] Je ne fais pas de lui (l'expérience le montre) ce que je veux, pas plus qu'il ne m'entraîne irrésistiblement. En réalité, je ne peux faire qu'à travers lui. Comme toute parole, dont le rôle prétend dire la pensée, il m'exprime et me cache à la fois, faisant l'un par l'autre. En fin de compte, j'assume en lui la modalité significative de chaque vie humaine, celle de l'ambiguïté. L'expression je suis mon corps est donc la plus convenable, puisque dans son libellé s'exprime la réalité humaine. [...]
[...] Philosophie : sujet de dissertation Aït-Si-Amer Karin Ai-je un corps ou suis-je mon corps ? Pour le sens commun, la présence corporelle est souvent vécue sous le signe de l'extériorité. Le langage l'exprime par l'utilisation du verbe avoir, forme grammaticale à la fois de possession et de distinction. Ainsi, la locution j'ai mal aux dents bien qu'elle exprime un mal-être, désigne également une distance, qui renvoie soit à une maîtrise, soit à un abandon. Pourtant l'expérience vivante dément souvent cette interprétation, je ne me domine pas plus que je ne me laisse aller. [...]
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