L'objectif même des Droits de l'Homme est de s'autoproclamer comme référence universelle et supérieure opposable aux Etats en donnant des droits naturels à l'homme avant son entrée en société. Le droit s'affranchit alors de la politique et de l'Etat. Aujourd'hui plus que jamais, les interventions humanitaires, que l'on peut jusqu'à un certain point qualifier d'ingérence, s'arrogent le droit d'aller à l'encontre du principe de souveraineté nationale justement au nom de la sauvegarde des DDH. Cette référence est-elle pour autant valable ? Ces principes, en plaçant l'homme au cœur du droit, au détriment de la nature et de Dieu, marque l'avènement de la Modernité. Mais est-il possible d'envisager, de cerner l'homme en tant qu'être universel ? Cet être existe-t-il ? La critique de cette ambition moderne montre que les DDH restent une création humaine et même plus la création d'une certaine civilisation, d'un certain type de pensée. Cette dernière peut-elle alors revendiquer connaître ce qui est juste ou non et l'imposer aux autres Etats ?
[...] Cette dernière peut-elle alors revendiquer connaître ce qui est juste ou non et l'imposer aux autres Etats ? Les DDH apparaissent alors rapidement comme un instrument de domination et non plus comme un progrès pour l'homme. Sans envisager un retour aux Anciens prôné par certains auteurs, n'est-il pas possible de reconsidérer le rôle des DDH qui, s'ils ont montré leurs limites, restent un progrès certain pour l'humanité par les valeurs qu'il charrie ? Les Droits de l'Homme, universels et inaliénables, se doivent d'être respectés par les Etats Le fondement même des droits de l'Homme Avec l'avènement de la Modernité, l'homme a remplacé la nature dans le système de représentations et de valeurs qui président à la conception du droit. [...]
[...] Pour autant, dans les faits, avec une telle volonté politique, l'idée d'un DDH comme référence valable à opposer aux pouvoirs des Etats tend à être de plus en plus admise. Finalement, on arrive à un paradoxe qui est que la prétention universaliste des DH qui voulait justement affranchir le droit du politique pour s'imposer à lui ne pourra atteindre son objectif que si les Etats c.à.d si la politique le souhaite et même plus, en fait la promotion. Reste une dernière interrogation : pourquoi les Etats accepteraient-ils eux mêmes d'autolimiter leur pouvoir, en acceptant de respecter une norme supérieure jugée valable surtout si cela se fait au profit d'autres Etats ? [...]
[...] L'homme moderne se conçoit comme la seule source de valeurs. C'est pourquoi le droit moderne est un droit subjectif enraciné dans l'idée que le sujet humain se fait de lui même et non plus dans l'objectivité d'un ordre cosmique. La nature propre de l'homme est inscrite en chaque individu et ouvre alors sur des droits à portée universelle. se pose comme référence supérieure donc valable contre les Etats C'est là que ce principe se rattache voir se heurte aux Etats et à la souveraineté. [...]
[...] Les DH affirment la liberté et consacrent l'existence d'un homme universel doué de raison. Cet homme doit donc être libre. Comment alors ne pas intervenir en Afghanistan où la liberté des femmes est pour le moins amoindri avec le gouvernement des Talibans ? De même, l'extermination des Kosovars et l'atteinte à leur liberté se heurtent aux principes des DH ce qui fonde et légitime une intervention. Supérieur aux principes étatiques, et au droit positif, les Etats doivent désormais respecter les DH ou se confronter à l'intervention des grandes puissances bien décidées à faire respecter ces droits. [...]
[...] Pour autant, ce cynisme pourra au fil du temps lier les Etats (comme c'est le cas déjà dans l'UE) et permettre aux DH de s'imposer comme une référence valable à opposer aux Etats. L'objectif d'universalisation sera alors atteint après ce détour politique. Conclusion Les Droits de l'Homme ne peuvent dès leur création être universels. Proclamés et crées par la main de l'Homme, ils ne peuvent être d'emblée supérieurs au pouvoir des Etats. Pourtant, ils apportent un idéal qui permet une différenciation d'avec le réel et fondent alors leur légitimité comme horizon pour le politique. Certes, les DH ne peuvent d'emblée s'affranchir du politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture