Punir est une forme d'autorité, elle s'exerce selon un rapport de force en privé mais la punition est institutionnalisée par le système judiciaire et donc dans le cadre public. Ainsi, lorsqu'un parent punit son enfant il le fait selon son propre jugement tandis que lors d'un jugement les lois encadrent la peine qui incombe à l'accusé. Ainsi y a-t-il un droit de punir et sur quoi se fonde-t-il ?
Sommes-nous justes quand nous respectons la loi ? La punition est-elle faite pour respecter la loi ? Socrate dans le Criton de Platon respecte les lois pour être juste, même s'il est injustement puni. Le rapport de l'idée de justice et d'injustice au fait de punir est donc particulier. Il estime que le respect des lois est plus important que le fait d'éviter une sanction injuste. Il ne faut pas répondre à l'injustice par l'injustice en bravant les lois de la cité, ce serait les détruire et afin d'éviter ceci il faut respecter le jugement de l'Etat. Il y a alors un problème de pouvoir, celui qui punit a le pouvoir de punir et lui incombent alors des responsabilités envers ceux qu'il juge.
[...] Le seul fait de respecter les lois ne légitime pas le droit de punir. Mais, pour finir, nous devons nous interroger sur la nécessité de punir et si ce droit n'est pas naturel. [...]
[...] Cependant sur quoi pouvons-nous nous baser pour punir quelqu'un ? Sur le non-respect d'une règle instaurée, d'une loi afin de la faire respecter en montrant à titre d'exemple la condamnation d'une personne. L'utilité peut être un fondement du droit de punir si l'on suit le raisonnement de Beccaria, si punir empêche la récidive et dissuade les autres de faire de même alors il y a une légitimité. Il ne faut cependant pas abuser de cette méthode, punir pour faire respecter une loi certes, mais faut-il encore que la loi soit juste et morale. [...]
[...] On a dit que la punition responsabilisait, on peut penser qu'elle rend libre. D'une part, celui qui punit peut se sentir responsabilisé et libre d'agir à la fois, tout dépend de la façon dont il prend son rôle de justicier. D'autre part, celui qui est puni peut se sentir libre, car il se sait responsabilisé et à la fois intégré dans la société même à contre- courant. On se sent libre par le fait de pouvoir choisir entre le bien et le mal. [...]
[...] On prend donc en compte d'autres éléments que la loi et l'acte incriminé en lui-même. Puis on cherche à éduquer, à changer les comportements de la personne incriminée. On veut, en quelque sorte, responsabiliser par l'instruction, rendre compte sans passer par la loi du talion de ce qu'ils ont fait et rendre responsable par la punition. On s'attarde aussi sur l'aspect moral de la condamnation. D'une part, les lois politiques sont humaines et donc parfaites, il est donc possible de les contester au nom de la loi morale. [...]
[...] Pour leur apprendre à respecter la loi, mais dans un but plus profond, celui de protéger la société et donc de les éduquer. En ce sens, punir est-ce vraiment pour faire respecter la loi ? Car si l'on approfondit si l'on exige que la loi soit respectée n'est-ce pas pour la sécurité de la société? N'y a-t-il pas un but plus lointain que le seul respect de la loi ? Le fait de juger l'acte d'une personne est une chose, mais il est difficile de ne pas effectuer en même temps un jugement de valeur ce qui change l'énoncé. [...]
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