Proposition de corrigé à la question : "Existe-t-il un droit à la paresse ?". Le sujet aborde la notion du travail (sa nature et sa finalité) et des loisirs. En quoi le travail définit-il l'homme ? Pourquoi nos sociétés permettent-elles les loisirs ? Ne peut-on parler dès lors d'une véritable obligation à la paresse ?
[...] C'est ainsi que se définit la valeur de la force de travail. La valeur d'échange de la force de travail est inférieur à sa valeur d'usage, de là l'origine du profit Le travail exploité. D'aliéné, le travail devient exploité. La production des travailleurs est liée à la fluctuation du marché. C'est là que se situe le problème du chômage, à distinguer de la paresse Le machinisme. L'introduction de la machine qui est censée accroître la production et parfois remplacer l'homme, ce qui rend le travail mécanisé. [...]
[...] Mais comme il est nécessaire de changer l'emplacement à cause de la pâture, eux- mêmes sont forcés de suivre leurs troupeaux, en laboureurs d'un labour vivant (Aristote, Politique a31-35). Le travail, ce n'est pas seulement préparer un objet pour le consommer, mais produire les moyens d'une telle préparation ; l'oiseau qui bâtit un nid, le singe qui pèle un fruit transforment la nature en vue de son utilisation mais avec leurs organes naturels. Dans la production humaine, le travailleur convertit des objets extérieurs en organes de sa propre activité (Marx). Il faut donc distinguer les objets d'usage des objets fabriqués. [...]
[...] Conclusion On assiste donc au paradoxe suivant : le droit légitime au repos, plutôt qu'à la paresse, qui devrait récompenser le travailleur devient une obligation à laquelle il est contraint socialement de se soumettre : la pression sociale est forte puisque l'on passe pour un imbécile si on ne part jamais en vacances ou aux sports d'hiver, et à laquelle la société contraint parce qu'elle a besoin de ce temps mort pour que le travailleur reprenne des forces pour retravailler ! Dans certains cas, le travail est si abrutissant que la paresse est nécessaire au travail lui-même. Il faut donc éviter une lecture naïve de notre société qui octroierait avec bonté plus de droit à l'oisiveté par seul souci d'humanisme, il faut bien voir qu'il s'agit d'une condition de plus en plus nécessaire au maintien d'une société de production. [...]
[...] Mesure inhérente de toute valeur, le travail n'a pas de valeur. Le prix du travail, c'est le salaire ; le salaire naturel est son produit. Une partie seulement de la valeur ajoutée par le travail constitue le salaire proprement dit, l'autre partie constitue quant à elle le profit. Le partage entre salarié et profiteur est librement discuté dans le contrat de travail, mais, de fait, le salarié se trouve dans la dépendance du capital : le salaire le plus bas correspond à la subsistance du travailleur. [...]
[...] L'esclave finit donc par s'élever au-dessus du maître et par en prendre conscience, tandis que le maître, condamné à la paresse et à l'oisiveté (sinon il serait déshonoré), est voué à la déchéance. Autrement dit le travail mènerait de la servitude à la véritable domination. Dans une pareille perspective, on voit bien qu'il ne saurait être question d'un droit (juridique ou moral) à la paresse, car ce serait vouloir ou légitimer le chemin de la déchéance humaine. Mais cette vision n'est-elle pas excessivement optimiste ? Ne doit-on pas analyser la finalité du travail ? 2. La finalité du travail : le travail aliéné Le but du travail, c'est la production. [...]
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