Ubi societas, ibi jus est une célèbre maxime latine qui a pour sens « pas de société sans droit ». Ainsi, elle exprime clairement que le droit est un élément nécessaire et primordial pour appréhender la vie commune en société. Cependant, il se pourrait fortement que ce ne soit pas le seul, mais il sera nécessaire d'évoquer seulement la morale en second plan. En conséquence, de nombreux auteurs tombent d'accord sur le fait que le droit n'est en fait « pas autre chose que la morale relayée et sanctionnée par le groupe social », ce qui signifierait donc qu'il y a concomitance entre ces deux principes.
En effet, ce problème fait appel à diverses notions (juridiques, philosophiques, sociales, etc.) et laisse place à un grand débat de fond. Étant donné le rapport complexe qu'entretiennent deux notions telles que le droit et la morale. Toutes deux interfèrent dans différentes questions contemporaines, comme la légalisation du mariage homosexuel, projet de loi qui est en cours de discussion au Parlement. Et qui, s'il était reconnu comme un droit, modifierait ainsi les fondements de la morale traditionnelle, on peut parler ici d'une morale religieuse.
[...] Le droit et la morale : de réelles divergences structurelles. De fait, précédemment, il a été nécessaire d'accorder des correspondances entre droit et morale. Étant toutes deux des modes de régulation de la société, elles visaient toutes deux l'aspiration à la justice et à une nation étatique ordonnée. Cependant, même si on remarque certaines convergences quand on aborde les rapports du droit et de la morale, force nous est de constater leurs caractères hétérogènes. On parle ici d'une différence de domaines, puisque pour atteindre leurs objectifs respectifs, ils répondent à des règles opposées. [...]
[...] Elle marque clairement la dissociation entre l'Homme et Dieu. Même si l'on peut encore parler d'une morale a proprement dit chrétienne ce terme ne détient plus une connotation religieuse. En effet, cette dernière préconise une exigence de rationalité pour tenter d'instaurer une vie sociale épanouissante et harmonieuse, tout cela dans le respect des règles de droit. Ce changement d'inspiration annonce donc l'achèvement partiel du magma religieux (suppression du s'âcre, prise en charge par les communes de l'état civil). Mais ce n'est qu'à la veille de la Première Guerre mondiale, lorsque les radicaux socialistes arrivent au pouvoir que l'on peut réellement parler de césure entre le domaine de la religion et la sphère privée des individus, c'est la séparation de l'Église et de l'État. [...]
[...] Autrement dit, une certaine correspondance entre droit et morale. En outre, il faut mettre en évidence le fait que le droit se réfère à de nombreuses reprises à des règles morales. En effet, règle morale et règle juridique ont parfois le même contenu, comme le devoir qui est celui de ne pas attenter à la vie d'autrui. On peut à la fois le retrouver à l'article 221-1 du Code pénal qui dispose que le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre», mais aussi bien au cinquième commandement du décalogue qui déclare tu ne tueras pas Il est clair que certaines règles juridiques sont moralement reconnues (redistribution des richesses sur la base des impôts), et c'est en cela qu'il est possible de parler de proximité évidente entre ces deux ordres. [...]
[...] Ainsi, même si l'ensemble des règles de droit inspirées par des impératifs moraux plaide pour une union du droit et de la morale, ce n'est pas toujours tâche aisée. Puisque même s'il existe un fort rapport d'influence, il ne faut pas omettre que dans de nombreux domaines les deux notions est distinct la plupart du temps. Il faut donc tenter de pallier à cette alternance entre correspondances et disparités pour répondre à un besoin vital : l'aspiration à la sécurité et à la justice. [...]
[...] Ceci dans le but d'assurer le bon fonctionnement de la politique d'une société étatique. D'ailleurs, c'est bien pour cela que le droit occupe une place aussi charnière dans la vie des hommes, car il répond à une exigence de sécurité, et de justice. Bien que la morale vise tout d'abord le perfectionnement intérieur de l'individu, nous pouvons affirmer qu'elle répond à ce même critère. Mais ce n'est pas le seul point concomitant que l'on peut trouver lorsqu'il s'agit de la place que peuvent avoir les considérations morales dans les obligations juridiques. [...]
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