Doit-on obéir à toutes les injonctions ? Reconnaître l'autorité légitime constitue en effet un des premiers apprentissages.
[...] Doit-on obéir à toutes les injonctions ? Reconnaître l'autorité légitime constitue en effet un des premiers apprentissages. Lorsqu'on demande à un enfant de répondre de ses actes, il arrive qu'il se décharge de sa responsabilité sur un autre camarade. Or la première leçon que l'enfant devra retenir est la suivante : se soumettre à une autorité illégitime conduit à endosser soi-même la responsabilité de ses actes. Si une autorité légitime est en revanche à l'origine de l'action, elle en assume la pleine responsabilité. [...]
[...] Quel repère pourrait alors m'orienter pour ne pas sombrer dans l'arbitraire du relativisme ? Il semble que reconnaître la légitimité d'un devoir, c'est se reconnaître dans ce devoir. Dès lors, se soumettre à un devoir ne revient- il pas à se soumettre à soi ? La seule autorité légitime n'est-elle pas celle qui vise à se supprimer, à conjuguer progressivement le verbe devoir à la première personne du singulier ? En clair, ne dois-je reconnaître en définitive que l'autorité de ma propre raison ? [...]
[...] Répétons pour finir que cette obéissance est la condition même de l'expérience de la liberté condensée dans la formule kantienne « tu dois, donc tu peux ». [...]
[...] Lasse sphère familiale a pour finalité la subsistance de ses membres, c'est-à-dire la satisfaction des besoins vitaux. Or cette sphère conjugue deux formes d'obéissance : celle que doivent les enfants aux parents et celle que doit l'esclave au maître. Dans cette double hiérarchie, Aristote perçoit le caractère naturel des inégalités. Or, la cité étant le prolongement naturel de la famille, elle conservera, de manière institutionnelle, la soumission des enfants, des esclaves et des femmes au citoyen romain qui sont des hommes adultes libres. [...]
[...] Mais à qui conférer le droit de la formuler ? Il s'agirait ici d'exclure la menace passionnelle qui règne sur la volonté au profit d'une détermination exclusivement rationnelle et donc universelle. Seule la raison semble constituer une autorité incontestable en tant que posséder la raison, c'est d'emblée s'y soumettre. Kant, dans la Critique de la raison pratique, élabore une morale fondée sur le devoir impératif, sur un « tu dois » universel. L'intérêt de cette loi morale réside dans sa source rationnelle. [...]
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