Les deux ouvrages qui constituent l'objet de cette étude sont Du droit des bêtes à disposer d'elles-mêmes de Janine Chanteur et La libération animale de Pierre Singer. Selon les interrogations de ces deux ouvrages très clairs, largement illustrés d‘exemples et minutieusement articulés, l'on peut nous-même se poser de nombreuses questions éthiques et de bon sens: est-il légitime que l'homme se sente supérieur à toutes les autre espèces vivant sur Terre? Sur quels critères s'appuie-t-il pour utiliser et faire souffrir des animaux dans son intérêt et à leurs dépens? Comment faire pour changer la situation actuelle qui prévaut même dans les pays dits “civilisés”?
[...] Sa réflexion se porte essentiellement sur le traitement des animaux de laboratoire, s'ils ont des droits comme tout autre animal et si l'homme a des droits sur eux. Le second ouvrage que j'ai étudié s'intitule La libération animale de Pierre Singer, également publié en 1993 chez Grasset. Sa thèse se rapproche de celle de Janine Chanteur en cela qu'elle s'oppose à la discrimination selon le critère de l'espèce, et l'auteur se demande également s'il faut reconnaître des droits aux animaux. [...]
[...] L'être humain fait des choix et a des priorités tout à fait justifiées devant le droit à la vie. Il est presque obligé de procéder à cette hiérarchie, et n'y pense même pas, c'est naturel. De plus, la vie en tant que telle n'a pas de valeur d'emblée: les cellules cancéreuses sont des organismes vivants, mais ça n'est pas pour autant que l'on va les garder en vie, d'autant plus qu'elles provoquent la mort. La vie n'a donc pas de sens intrinsèque, sa valeur dépend de l'espèce de vivants qu'elle anime. [...]
[...] L'homme est naturellement un animal comme les autres. De plus, il prône dès l'incipit de son oeuvre la “force du raisonnement éthique” qui peut l'emporter sur l'”intérêt égoïste de notre espèce”. Singer compare aussi le droit des animaux à celui des femmes dans la légitimité des revendications les concernant: l'argument en faveur de l'égalité était fondé quand on l'appliquait aux femmes, pourquoi alors ne devrait-on pas l'appliquer aux chiens, aux chats et aux chevaux?”Les mêmes arguments étant utilisés dans les deux cas, la demande d'un droit pour les femmes aurait dû échouer puisqu'à l'époque, les revendications pour celui des animaux furent déboutées (féministes s'abstenir . [...]
[...] Mais où est le bien fondé de notre alimentation quotidienne ? Devenir végétarien n'est d'ailleurs pas qu'un geste symbolique ; c'est un acte pratique et efficace contribuant à mettre fin à la souffrance et à la mort des animaux non humains Pour en revenir à l'auteur du Droit des animaux , Chanteur compare l'inutilité de mentionner des droits animaux à celle de le faire pour les droits de la femme et de l'enfant pour la simple raison qu'ils vont de soi. [...]
[...] A ce propos, pour Chanteur, l'homme se déshumanise chaque fois qu'il fait souffrir pour rien, alors que l'animal, ce miroir de l'homme est incapable d'un tel artifice. C'est pourquoi il n'est absolument pas nécessaire de donner des droits aux animaux. C'est à l'homme de changer son comportement, à mieux respecter la vie de cet autrui d'autrui qu'est l'animal. [...]
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