Le doute radical des sceptiques nous fait refuser l'existence de toute certitude. Pour commencer, ne devons-nous pas douter de nos sens ? En effet, rien ne nous permet de vérifier que nos perceptions sont en adéquation avec la réalité (...)
[...] Pour commencer, ne devons nous pas douter de nos sens ? En effet, rien ne nous permet de vérifier que nos perceptions sont en adéquation avec la réalité. Et pourtant, nos sens et notre raison sont nos seuls moyens d'accéder au monde extérieur, et des domaines entiers échappent à nos sens : les infrarouges par exemple. Selon Gorgias n'existe aucun lien entre la pensée et le réel, donc la pensée n'atteint jamais son objet, donc la connaissance est impossible». Il refuse donc les sens, comme ce qui relie notre raison au monde extérieur. [...]
[...] Y a-t-il un bon usage du doute ? «Rien n'existe. S'il existait quelque chose, ce quelque chose serait infini. Hors ce qui est infini n'est nulle part, donc ce lieu n'existe pas. (Gorgias). Un doute aussi radical peut sembler très destructeur pour toute science. Peut-on douter de la possibilité même de connaissance ? Pourtant, il est possible d'utiliser le doute comme un outil de recherche de la vérité, pour remettre en question de mes opinions. Enfin, les recherches freudiennes ont révélé le rôle de paramètres étrangers à la conscience dans le comportement des individus. [...]
[...] Pourtant, nos sens ne sont pas notre seul moyen d'accès au monde extérieur, et la thèse soutenue par les empiristes peut-être remise en cause. Ainsi, lorsque l'on fait fondre de la cire d'abeille, toutes ses caractéristiques physiques disparaissent : couleur, odeur texture. Cependant, tous s'accordent à dire que la cire n'as pas disparu. C'est donc que notre raison perçoit son essence. II. Ne faut-il pas aussi douter de son doute ? La mise en doute nous permet donc de prendre du recul par rapport à nos sens et notre raison, c'est là la base même de toute démarche scientifique, ou même intellectuelle. [...]
[...] Alors, à partir de cela, il nous faut, à la manière de Descartes ou de Spinoza, bâtir un système philosophique sur des certitudes. C'est alors que, libéré de l'emprise de la doxa, nous pourrons vivre pleinement libres. La mise en doute de nos idées nous fait remarquer notre absence de connaissances, ce à quoi Socrate, avec son irone, voulait nous faire tendre. Mais cela ne suffit pas : encore faut-il rechercher la vérité pour reconstruire, grâce à la maïeutique, à une connaissance nouvelle. C'est alors que le doute est utilisé dans sa plénitude pour la recherche de la vérité. [...]
[...] Comment échapper à ce négationnisme ? Il suffit pour cela de mettre entre parenthèses le monde objectif pour se concentrer sur le moi transcendantal. Le moi, seule évidence ? Peut-être, quoique certains, comme Berckeley, nient avoir une conscience intime d'eux-mêmes. Nous pouvons alors nous fonder sur la première certitude de Descartes. La recherche de la vérité est en réalité une recherche plus profonde de liberté. La liberté consiste fondamentalement non seulement à se libérer de l'emprise de nos passions, mais aussi à vivre en parfait adéquation avec la vérité que l'on porte en soi. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture