Pascal Bruckner est journaliste, écrivain et enseignant. Il peut être considéré comme un des représentants les plus significatifs de la génération de 68, avec des positions pourtant pas toujours conforme à celles défendues alors. Avec ses œuvres il est devenu un des essayistes les plus virulents dans la 'critique des attitudes et idéologies post-modernes de l'Occident'. La pensée de Pascal Bruckner se concentre surtout sur la question de la souffrance, fondée ou non, de l'homme occidental. Les sources de son inspiration sont entre autres les œuvres du marquis de Sade (de là peut-être l'intérêt pour la souffrance) et de Charles Fourier (avec les thèmes de l'utopie et des valeurs sublimes)
[...] La victimisation Quant à la victimisation, elle désigne la façon de se considérer comme malheureux et opprimé, sans en être de la moindre manière responsable. Elle serait, suivant Nietzsche, un trait de caractère des sociétés chrétiennes. Le christianisme aurait divinisé la victime et créé un regard faux sur l'idée de culpabilité. Ceux qui se considèrent comme des victimes manquent selon Bruckner d'une capacité d'autocritique et de changement. L'individu sera conduit à pleurer sur son propre sort et à culpabiliser tous les autres et la société en général de l'avoir maltraité et d'avoir par là causé son malaise. [...]
[...] Là on peut penser à la réduction du temps de travail, l'élimination de la mortalité infantile, l'allongement de la durée de vie etc, qui sont devenus des choses allant de soi Le rêve de toute puissance La volonté de dominer la nature par la technique n'est pas une nouveauté. Mais nous demandons toujours encore plus, plus vite, des objets plus maniables et donnant l'illusion de franchir les obstacles de l'espace et du temps (téléphones portables etc.) La soif d'amusement La vie, interprétée de manière hédoniste, doit être une fête incessante. Ceci se traduit entre autres par une expansion rapide des loisirs. Les valeurs dominantes sont celles du confort, du bien-être. [...]
[...] Cela serait une preuve de la divinisation des victimes déjà vues plus haut. On aurait besoin d'eux pour faire preuve de sa charité et son humanité (p.ex. par le spectacle du Téléthon). Les pauvres sont aimés, mais seulement parce qu'ils sont faibles et l'on attend d'eux une grande gratitude et l'innocence d'un enfant. Le sadisme de la pitié La compassion devient une variante du mépris dès qu'elle compose à elle seule notre rapport à autrui, en excluant d'autres sentiments comme le respect, l'admiration ou la joie. [...]
[...] L'individu dans les sociétés occidentales serait devenu plus libre car de par la perte d'influence des anciennes structures de contraintes ; mais en même temps ne pouvant pas s'appuyer sur des repères sécurisants sa vie serait plus angoissante. Les conséquences de cette liberté qui dépasse l'individu peuvent être analysées dans deux ouvrages de Bruckner. D'un côté elle se traduit par le refus d'assumer toute responsabilité et des comportements immatures, comme nous pouvons le lire dans la Tentation de l'innocence (I. partie). De l'autre côté elle débouche sur une recherche permanente et forcée d'un bonheur devenu par là même un devoir pour l'individu. [...]
[...] La structure maniaco-dépressive est peut-être la vraie structure de l'homme occidental engagé dans milles entreprises dont il craint toujours de percevoir trop brutalement la vanité : Les phases d'enthousiasme suivies de phases de mélancolie La recherche de plus en plus forte de sécurité et de confort s'apparente à un cercle vicieux de la peur de l'insécurité. Plus la sécurité s'étend, plus s'étend le besoin de se protéger. Moins il s'expose, plus l'homme contemporain se sent en danger. Ainsi augmente aussi la crainte de la maladie avec les avancées de la science. [...]
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