Le don est l'action de donner un objet, un bien matériel ou immatériel, de l'argent, voire un organe et tout cela sans contrepartie au moins apparente. Le don va donc du cadeau personnalisé à des proches aux libéralités. Pour parler de don, il convient donc que le donateur agisse sans répondre à aucune forme d'obligation autre que sa motivation. Mais le don est-il toujours un acte de gratuité ? Telle est la question à laquelle nous allons répondre.
[...] Donner est une obligation vis-à-vis de ses héritiers. En général, les héritiers refusent rarement de recevoir des dons qui peuvent être des objets matériels (meubles, maisons, voitures ) ou immatériels (argent). L'héritage se transmet de nos parents à nos enfants. L'héritage concerne l'esprit du donateur, il est rarement dilapidé. Il sera transmis aux autres générations, mais de manière augmentée puisque nos enfants par exemple auront ce que l'on a hérité de leurs grands-parents, mais également ce que nous avons accumulé au cours de notre vie. [...]
[...] Je donne pour donner et seul l'acte importe en ce qu'il est pur et me magnifie. Les Derridiens sont partisans d'une rupture totale avec le modèle de l'économie du retour et du bénéfice. Pour eux, le don n'existe que dans la non-réciprocité, sans quoi il s'entache de calcul et d'une volonté de gratification de la part de la personne qui donne. Ainsi le modèle de don/contre don n'est plus envisageable. Quel que soit le sens dans lequel le don se présente, il doit être absolument désintéressé pour rompre avec le modèle économique actuel c'est- à-dire avec le capitalisme. [...]
[...] Dans nos sociétés modernes, le don reste essentiel, vital, mais souvent ignoré et caché. Selon Godbout, la célèbre boucle qui fascinait Mauss (donner-recevoir- rendre) forme toujours un système social total et permet de tisser des relations. Même dans nos sociétés modernes, on rend chaque partenaire alternativement ‘‘supérieur'' et ‘‘inférieur''. Le don se nourrit des inégalités pour renforcer la solidarité. Pour lui, ce n'est pas la valeur de l'échange ou de l'usage qui prime, mais la valeur du lien. Le don dans les sociétés modernes peut se faire sous la forme du cadeau et de l'héritage. [...]
[...] Cela signifie que cet acte répond aux critères de la gratuité et du désintérêt. Cependant, nous pouvons tout de même faire une remarque. Dans nos sociétés le donateur, qu'il soit dans le désintéressement total ou dans la recherche d'intérêt particulier ne peut jamais savoir s'il n'y a pas derrière son acte une recherche inconsciente de gratification ou de pouvoir. Le don tout en étant gratuit n'implique t-il pas une contrepartie immatérielle ? Ne donnons-nous pas simplement pour notre satisfaction personnelle ? [...]
[...] Celui-ci c'est un don offert en retour d'un don. Il était déjà présent dans les sociétés traditionnelles et continue à exister dans nos sociétés modernes. une existence du contre don déjà présente dans les sociétés traditionnelles Dans les sociétés traditionnelles, le don a pour but de renforcer les liens au sein du groupe. Dans ces sociétés, il appelle toujours à un contre don. Deux auteurs se sont intéressés au don présent dans ces sociétés. Bronislaw MALINOWSKI est le premier ethnologue à aller sur le terrain. [...]
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