Donner sa parole, Dieu du carnage, Yasmina Reza, Spinoza, expression, promesse verbale, mot, communication, parler, phonèmes, monèmes, la poétique d'Aristote, Hegel, devoir moral, Hannah, la condition de l'homme moderne, Howard Becker
"Donner sa parole" est une expression largement répandue dans le langage courant. Selon le sens commun, elle signifie faire une promesse verbale, s'engager auprès de son interlocuteur. Le verbe donner suppose un don, c'est-à-dire une transmission d'un bien du donateur au destinataire. Le nom "parole" quant à lui, désigne-lui la faculté de s'exprimer par le langage articulé. Ainsi, prise dans son sens littéral, l'expression "donner sa parole" n'aurait aucun sens ; en effet, faire don de sa capacité de parler est impossible.
L'intérêt résiderait donc du côté du sens figuré. Le fait de "donner sa parole" désigne une promesse, basée sur un contrat de confiance entre deux protagonistes. Cependant, comment croire quelqu'un sur la base de seulement quelques mots ? Car les mots s'opposant à l'action, ceux-ci sont éphémères et lient donc l'individu uniquement par un lien immatériel et oral, sans qu'aucune preuve véritablement tangible ne soit donnée à l'interlocuteur.
[...] La force de ce performatif est définie par le statut de celui qui l'énonce. C'est-à-dire que la portée de cet énoncé va être différente selon la valeur que l'interlocuteur accorde au locuteur. En effet selon Austin les énoncés performatifs sont pas des énonciations susceptibles d'être vraies ou fausses De même, c'est le contexte particulier dans lequel s'inscrit une situation de communication qui détermine le sens et la portée de l'acte de parole. Ainsi l'énoncé « donner sa parole » va être performatif si et seulement si l'interlocuteur l'interprète comme tel. [...]
[...] Donner sa parole I. La parole est le propre de l'homme et lui permet de se distinguer de l'animal II. Donner sa parole = instauration d'une ration entre A et B III. Donner sa parole = acte performatif « Donner sa parole » est une expression largement répandue dans le langage courant. Selon le sens commun, elle signifie faire une promesse verbale, s'engager auprès de son interlocuteur. Le verbe donner suppose un don, c'est-à-dire une transmission d'un bien du donateur au destinataire. [...]
[...] L'homme pourrait donc revenir sur sa parole, car ce ne sont que des mots. Cependant, les mots ont eux-mêmes un grand pouvoir, car comme le disait Racine c'est faire ». En effet, Racine, dramaturge classique, se devait de suivre les règles du théâtre classique inspirées de La poétique d'Aristote. Parmi ces règles, celle de la bienséance interdisait de reproduire la mort sur scène, ou toute autre action susceptible de choquer l'auditoire. Ainsi Racine utilisait le pouvoir d'évocation des mots afin de contrer cette difficulté. [...]
[...] Ainsi « donner sa parole » n'est pas simplement des mots accolés entre eux. Si au premier abord cette expression semble être simplement un énoncé comme un autre, nous avons vu que cet énoncé est de caractère performatif dans le sens où il structure le réel. Ainsi si cette formule n'est pas simplement limitée à ses mots, nous pouvons nous demander ce que nous donnons réellement lorsque nous « donnons notre parole ». Si l'on prend l'expression « donner sa parole » au sens strict, il convient alors d'analyser le terme de parole. [...]
[...] Tout d'abord, la formule « Donner sa lorsqu'elle est prononcée, est elle-même une parole, elle est donc constituée de mots. Or, les mots ne sont que de simples signes utilisés conventionnellement. Ainsi Ferdinand de Saussure utilisait l'adjectif pour parler du signe, signifiant par-là, que le mot est choisi arbitrairement par une société. En effet, les mots sont de simples vecteurs de la langue, qui est elle-même construite d'après le langage. Le mot n'est donc pas la pensée dont je le charge, il la représente seulement. [...]
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