Lorsqu'on s'interroge sur la question de savoir si le don peut être gratuit ou s'il n'est qu'une forme de l'échange, il convient d'abord de se demander s'il est possible de séparer les concepts de don et d'échange, ou s'il faut poser au contraire que l'un (le don) est enveloppé par l'autre (l'échange). Nous pouvons ainsi tenter d'expliquer la question par une première analyse des concepts, tels qu'ils se présentent dans des expressions familières.
Soit l'expression « donner quelque chose contre quelque chose » (ou « quelque chose pour quelque chose ») (...)
[...] Mais, s'il est distinct de l'échange qui nous est familier (le donnant-donnant et s'il n'est pas vraiment une forme de l'échange parce que ce sont les échanges qui en dépendent, ce don n'a rien de gratuit. Comme l'écrit M. Mauss, le motif de ces dons et de ces consommations forcenés, de ces pertes et de ces destructions folles de richesses, n'est, à aucun degré, [ . ] désintéressé. Par ces dons, c'est la hiérarchie qui s'établit. Donner, c'est manifester sa supériorité, être plus [ . ] ; accepter sans rendre ou sans rendre plus, c'est se subordonner (Essai sur le don, conclusion II, in Sociologie et Anthropologie, PUF, 1950). [...]
[...] L'altruisme moral Le mot altruisme a été créé par A. Comte pour désigner une morale qui, par opposition à l'égoïsme, pose comme valeur suprême le dévouement aux autres, l'amour des autres non pour soi-même mais pour eux. Dans son Catéchisme positiviste (Garnier-Flammarion), A. Comte rattache explicitement cet idéal, vivre pour autrui à la pensée chrétienne : il cite, par exemple, le plus sublime des mystiques [qui] préparait à sa manière la devise morale du positivisme l'auteur de L'Imitation de Jésus- Christ qui écrivait : t'aime plus que moi et ne m'aime qu'à cause de toi. [...]
[...] C'est pourquoi l'altruisme est un don de soi aux autres qui n'a rien de gratuit ; il est un devoir qu'impose une dette. Mais il serait également superficiel de le considérer comme un simple échange, s'il est vrai que nous devons toujours infiniment plus à l'humanité que nous ne pouvons lui donner. Conclusion Le don, semble-t-il, n'est jamais gratuit. Il faut d'abord souligner qu'il peut souvent s'expliquer comme une forme d'échange plus ou moins manifeste qui en définit le sens et qui n'est nullement désintéressé. [...]
[...] Le don peut-il être gratuit ou n'est-il qu'une forme de l'échange ? Introduction Lorsqu'on s'interroge sur la question de savoir si le don peut être gratuit ou s'il n'est qu'une forme de l'échange, il convient d'abord de se demander s'il est possible de séparer les concepts de don et d'échange, ou s'il faut poser au contraire que l'un (le don) est enveloppé par l'autre (l'échange). Nous pouvons ainsi tenter d'expliquer la question par une première analyse des concepts, tels qu'ils se présentent dans des expressions familières. [...]
[...] L'amour-agapè Pour mettre en évidence un trait essentiel de la religion chrétienne, A. Nygren oppose deux conceptions de l'amour : l'amour-agapè et l'amour- éros. L'amour-éros est désir ; Platon en a analysé les caractères. L'amour divin, dans le christianisme, est agapè, don sans limite, sans calcul, sans condition. L'homme est invité à aimer sur ce modèle divin : La nature absolue de l'amour dont il est l'objet entraîne pour lui l'obligation de se donner explique Nygren (Éros et Agape). L'agapè, doit absolument inconditionné, exige nu don total L'analyse des concepts de grâce, de charité, d'amour oblatif permettrait de préciser cette idée religieuse d'un don qui peut aller jusqu'au sacrifice de soi. [...]
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