La domestication de la nature

Thèmes abordés

Domestication de la nature, homme, culture, humanisation, civilisation, exploitation, éducation, Terre, sédentarisation, Kant, Peter Sloterdijk, Werner Heisenberg, philosophie

Résumé du document

L'homme est le seul être vivant à soumettre son environnement à un processus de domestication, le seul qui s'attache à dompter, élever et dresser d'autres espèces. La vie animale connaît des symbioses, des parasitages mais pas ce curieux phénomène d'acclimatation qu'est la domestication, qui fait entrer la nature dans la culture et l'utilise à ses fins. En effet, la domestication désigne l'ensemble des moyens employés par l'homme pour maîtriser des êtres naturels et les associer à des fins humaines, ainsi que le résultat auquel ce processus aboutit. Ainsi, la domestication supposant un sujet, elle rend compte d'un rapport fondamental par lequel l'homme intègre la nature à la culture. La domestication peut donc être considérée comme un rapport de l'homme à lui-même.

Quelle essence de l'homme se laisse découvrir à travers la domestication ? Lorsque l'homme se domestique lui-même, s'élève-t-il ? Ou se rabaisse-t-il à n'être qu'une ressource ou un outil ?

Extraits

[...] La domestication consiste à contrôler, voire à contrarier le naturel, la domestication semble alors être une négation de la nature. Mais l'est-elle vraiment ? Et doit-elle l'être ? On peut considérer la domestication comme un prolongement de la nature par d'autres moyens. L'homme semble hésiter sur sa vraie nature, entre apprivoisement bienveillant et asservissement négateur. Comment l'homme doit-il considérer la nature ? Doit-il chercher à la maitriser à tout prix ? Doit-il vivre de la nature ou avec la nature ? I. [...]

[...] - Agriculture : culture des champs aujourd'hui dominée par la logique de l'exploitation industrielle. Dans l'industrie animale, on ne vit plus avec l'animal, mais on vit purement et simplement de l'animal Appauvrissement du rapport de l'homme à la nature et à lui-même (Jocelyne Porcher Vivre avec les animaux). - Se reconnaitre une éthique vis-à-vis d'êtres naturels. Doit l'inscrire à un niveau pertinent. Difficulté juridique : quels devoirs par rapport aux êtres naturels ? Et lesquels parmi ces êtres ? Difficulté politique : comment appliquer de tels devoirs ? Par qui ? [...]

[...] Valeur d'usage : utiliser la plante, l'animal, la nature à des fins de consommation. Valeur d'échange : acheter et vendre. Exploitation agricole : principe de rentabilité et de productivité plutôt que de survie et de cohabitation. Sont mesurés à leur rendement et pas à leur valeur symbolique, esthétique ou sociale. Ce processus touche même des êtres qui ne font pas partie de l'exploitation strictement domestique. Heidegger L'Essence de la technique : le fleuve, auquel l'homme a dû s'adapter, doit dorénavant s'adapter à l'homme ; la centrale le somme de livrer sa pression hydraulique Le fleuve domestiqué devient une ressource à exploiter. [...]

[...] Pas supériorité d'une race ou d'une religion, mais relève de la manière dont chaque civilisation s'est approprié la nature. Idem chez les sociétés modernes : le profit apparait progressivement comme finalité ultime. Donc si processus de domestication pas freiné : exploitation si radicale de la nature et de l'homme que l'une et l'autre en viendront peut être à s'épuiser. Transition : la domestication devient de l'exploitation. Faut-il l'admettre ? S'agit-il d'une fatalité funeste ? III. Vers une domestication maîtrisée A. [...]

[...] La domestication est humanisation. La Domestication de l'Être : Peter Sloterdijk pose la question de l'humanité et demande Comment devient-on humain ? Il constate que notre histoire en tant qu'espèce est un effort permanent pour inhiber la part animale qui est en nous. Il se propose de réfléchir sur la production de l'homme par lui-même en insistant notamment sur son rapport indissociable à l'espace ou l'environnement Transition : La domestication est un processus d'humanisation et de civilisation par lequel l'homme entend s'élever au-dessus de la nature. [...]