« Pour penser, il faut définir », ainsi parlait Socrate avec beaucoup de sagesse, ou du moins c'est ce que nous rapporte son disciple Platon. Par conséquent, il convient avant toute chose de définir clairement les termes de notre réflexion. « Doit-on toujours désirer donner le meilleur de soi-même ? ». Plusieurs notions rentrent ici en ligne de compte, le désir, la permanence de celui-ci et le devoir, que nous traiterons tout au long de notre propos, mais aussi l'expression « donner le meilleur de soi-même ».
Que signifie-t-elle vraiment ? Généralement utilisée dans la vie courante avec une signification proche de faire tout son possible, elle revêt néanmoins un autre sens quelque peu plus profond, complétant dans certains cas la première définition, qui nous intéressera aussi dans notre réflexion. En effet, si « donner le meilleur de soi-même » signifie bien de faire son maximum dans différents contextes, il peut aussi s'agir de vouloir bien faire. On peut donc alors associer cette expression à la « bonne volonté » d'Emmanuel Kant, qui consiste à faire les choses « par devoir et non par intérêt ».
Pour illustrer ces définitions, prenons un exemple, assez pertinent d'ailleurs, celui d'un sportif de haut niveau. Souvent, lors d'une compétition sportive, les athlètes sont interrogés par la presse. Au cours de ces interviews, il est très fréquent que ces athlètes fassent état des très nombreux efforts qu'ils ont fournis pour s'entraîner en vue de l'évènement sportif, mais aussi pendant l'épreuve. C'est là la première définition, donner son maximum.
Toutefois, ces sportifs sont pour la plupart des professionnels. Ils sont donc salariés de clubs, auxquels ils doivent des résultats. C'est même parfois inscrit dans leur contrat, dans certains sports comme le football américain, où en cas de mauvaises performances, les joueurs touchent un salaire moindre. On retrouve donc ici la seconde définition, « par devoir et non par intérêt ».
Donner le meilleur de soi-même est ainsi lourd de conséquences, pour soi, ainsi qu'éventuellement pour les autres. Est-ce donc toujours désirable ? Désire-t-on toujours ce qui est bon, pour nous ou pour le groupe ? Faut-il le désirer ?
[...] On retrouve ici la notion de bien, ou mal collectif. Néanmoins, on peut aussi supposer que le bien de tous ne puisse être le bien de l'individu et réciproquement. C'est là la thèse du Danois Soren Kiekegaard. Pour lui, la société a la fâcheuse tendance d'uniformiser tous ses membres Ainsi, il explique que les individus sont aliénés par la société, et perdent ainsi toute originalité. Il nomme ceci l'effet de masse Pour lui, le fait que l'individu disparaisse derrière le collectif est mauvais. [...]
[...] Doit-on toujours désirer donner le meilleur de soi-même ? Pour penser, il faut définir ainsi parlait Socrate avec beaucoup de sagesse, ou du moins c'est ce que nous rapporte son disciple Platon. Par conséquent, il convient avant toute chose de définir clairement les termes de notre réflexion. Doit-on toujours désirer donner le meilleur de soi-même ? Plusieurs notions rentrent ici en ligne de compte, le désir, la permanence de celui-ci et le devoir, que nous traiterons tout au long de notre propos, mais aussi l'expression donner le meilleur de soi-même Que signifie-t-elle vraiment ? [...]
[...] Donc, nous allons selon lui désirer ce qui sert au mieux notre intérêt, ou l'intérêt collectif, ce dernier primant souvent pour Kant sur le premier. Ainsi, nous allons désirer ce qui est supposé être le meilleur pour nous, ou le groupe. Donc pour Kant, donner le meilleur de soi-même est quelque chose de bon pour l'individu, car il est supposé le désirer au plus haut point mais ceci est valable uniquement pour la seconde définition que nous donnions précédemment de l'expression. [...]
[...] L'objet final de notre réflexion est d'arriver à élucider si on doit toujours désirer donner le meilleur de soi- même. Il convient donc de savoir si nous désirons toujours le bien. Et donc logiquement, dans le cadre de notre réflexion, si donner le meilleur de soi- même est bon. Car, nous nous sommes précédemment interrogés quant au fait qu'il soit plus ou moins désirable, mais nous n'avons absolument pas porté de jugement de valeur. Nous nous sommes seulement attachés à savoir si donner le meilleur de soi-même pouvait être désirable pour un individu ou pour un groupe, mais nous n'avons pas dit si l'on désirait systématiquement ce qui était bon ou non. [...]
[...] Dans certains cas extrêmes, le chemin emprunté peut être absolument insensé. Le problème est qu'une minorité, forte de quelques moyens, peut arriver jusqu'à faire croire quelque chose à la majorité. Joseph Gobbels, le triste maître en la matière disait à propos de sa propagande Plus un mensonge est gros, plus il passe Le type de mensonges dont il parlait était tout de même l'extermination nécessaire du peuple juif . Il disait aussi Dîtes un mensonge dix fois, il reste un mensonge, répété dix milles fois, il devient une vérité C'est ainsi qu'une grande partie du peuple allemand s'est vu berné par le régime nazi, tout comme d'ailleurs, la plupart des pays du monde, en témoignent les stupides accords de Munich ratifiés par Hitler, Chamberlain et Daladier . [...]
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