En affirmant que la Terre n'était pas au centre de l'univers mais qu'elle tournait autour du Soleil, l'astronome polonais Nicolas Copernic a opéré une véritable révolution scientifique. En refusant de se conformer à la tradition scientifique de son temps (le géocentrisme), Copernic a ainsi permis à l'humanité de comprendre le Monde dans lequel elle vit ; cette découverte fut à l'origine d'avancées scientifiques cruciales.
On constate ainsi que la conformité à la tradition peut être contraire à la raison, et pourtant encore aujourd'hui, les traditions (les manières d'agir et de penser héritées du passé) sont très présentes dans nos sociétés : elles constituent un socle de valeurs communes et témoignent de l'histoire d'une société. Se conformer à la tradition ce peut être accepter de rester dans le passé, dans l'erreur, rejeter le progrès ; la rejeter ce peut être refuser d'admettre qui l'on est, d'où l'on vient, ce peut être tourner le dos au groupe et accepter l'individualisme.
[...] Cette transition ne se fit pas sans une certaine brutalité, mais on peut comparer le Japon avec la Chine voisine, alors gouvernée par l'ultraconservatrice Ci- Xi qui au contraire refusa le progrès au profit de la tradition plongeant la Chine dans un retard de développement toujours actuel. On voit ici que quand l'Homme ne se conforme pas à la tradition, sa liberté est totale car il n'a pas de référence, il est alors obligé de créer, de progresser pour améliorer sa condition. Ceci est d'autant plus vrai dans le domaine scientifique et intellectuel en général. [...]
[...] Doit-on se conformer aux traditions ? En affirmant que la Terre n'était pas au centre de l'univers mais qu'elle tournait autour du Soleil, l'astronome polonais Nicolas Copernic a opéré une véritable révolution scientifique. En refusant de se conformer à la tradition scientifique de son temps (le géocentrisme), Copernic a ainsi permis à l'humanité de comprendre le Monde dans lequel elle vit ; cette découverte fut à l'origine d'avancées scientifiques cruciales. On constate ainsi que la conformité à la tradition peut être contraire à la raison, et pourtant encore aujourd'hui, les traditions (les manières d'agir et de penser héritées du passé) sont très présentes dans nos sociétés : elles constituent un socle de valeurs communes et témoignent de l'histoire d'une société. [...]
[...] La révolution culturelle maoïste est un exemple de refus irrationnel de la tradition. Les gardes rouges endoctrinés voulaient oublier le passé de soumission du peuple chinois en détruisant les temples et en coupant leur tête aux statues du Bouddha. Une société dans laquelle la tradition prime est bien souvent une société profondément holiste. L'individu se définit par rapport au groupe et par rapport au passé de ce groupe, ce qui laisse peu d'espace pour l'épanouissement intellectuel de chacun. Nous avons dit qu'une société qui devient autonome s'affranchit de ce passé et laisse alors les individus libres de penser et d'agir. [...]
[...] Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien disait Socrate, qui sera repris par Descartes avec son doute méthodique : il s'agit ici précisément de rejeter toute tradition de pensée, tout système hérité du passé pouvant être le fait d'un malin génie ».De plus, dans le domaine intellectuel, les appels à la tradition sont souvent des attitudes sophistes de justification par une autorité intellectuelle, ce qui n'est pas conforme à la raison : toute pensée, aussi géniale qu'elle soit, peut être soumise à la critique et la tradition ne doit pas agir comme autorité. S'il n'apparaît ainsi pas évident que l'Homme doive se conformer à la tradition, il est en tout cas évident qu'il ne doit pas s'y borner. Ce serait ouvrir la porte à l'extrémisme traditionaliste. Charles Maurras est par exemple un penseur qui s'inscrit dans ce schéma là. Sa pensée véhiculait un antisémitisme virulent (une attitude alors commune en France, l'Europe occidentale étant traditionnellement antisémite). [...]
[...] On remarque donc que lorsqu'il ne se conforme pas à la tradition, l'homme oublie son histoire, perd une partie de son identité. Il est donc hors de question de bannir la tradition : elle peut être porteuse d'un savoir ancien et permet à l'histoire d'un peuple de ne pas être oubliée, elle est une composante de l'identité et de la cohésion. Nous avons fait apparaître un certain paradoxe : tradition d'une part, progrès et raison d'autre part, sont indispensables mais semblent opposés. [...]
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