La doctrine occamienne de la connaissance des choses se situe en entier dans un contexte de critique de tout réalisme, qu'il s'agisse de celui de Duns Scot ou de celui plus modéré de saint Thomas d'Aquin. Guillaume d'Occam reproche à l'un et à l'autre de poser dans la chose une réalité différente d'elle, un élément qu'il refuse, qui est l'universel ou l'essence, quel que soit le type d'existence qu'on lui attribue dans la chose.
Guillaume d'Occam refuse de poser dans la chose une réalité différente d'elle-même qui n'existe pas (l'universel ou l'essence). Sa critique consiste à refuser d'abord l'existence de la distinction formelle a parte rei, qui ne trouve pas sa place entre la distinction de raison et la distinction réelle.
La critique porte en second lieu sur le type d'unité accordée par Duns Scot à la nature ; ou bien la nature est réellement numériquement une, ou bien elle n'est qu'une collection d'individus, mais elle ne saurait à la fois être diverse selon les individus et une en elle-même. Ou bien elle est réellement une pluralité ou bien une unité, mais elle ne peut être les deux sans tomber dans le verbalisme. La nature commune se réduit à l'universel ou se réduit aux êtres singuliers.
[...] Si l'on essaye de comprendre la Trinité par la stricte raison, elle est donc impossible. En effet, dans la Trinité, il n'y a pas d'absolus distincts, mais des relations réellement distinctes. Aucune relation n'est réelle si on l'envisage comme quelque chose qui vient se placer par delà l'absolu. C'est ce que l'on établit dans des relations comme la paternité ou la filiation : la paternité, c'est tel homme qui engendre, et la filiation, tel qu'il est engendré. Il en est de même pour la similitude, du double, de la ressemblance, etc. [...]
[...] Le passage de la connaissance intuitive à la connaissance abstractive dans la pensée de type réaliste (Thomas d'Aquin, Duns Scot) s'effectue par une transformation de ce qui a été appréhendé. Mais chez Occam la connaissance intuitive est déjà une connaissance intellectuelle. Le passage du singulier à l'universel ne signifie donc pas une découverte de l'intelligibilité, celle-ci est déjà là dans la saisie intuitive. L'universel peut être dit de plusieurs parce qu'il est signe de plusieurs, institué par une intention de l'âme ou par la volonté[2]. Dès lors, il n'y a pas d'universel, mais que des singuliers. En effet, l'universel est un objet étrange, inexpliqué et finalement inutile. [...]
[...] Dieu peut les conserver dans l'existence tout en supprimant la paternité de Socrate. Il ne s'ensuivra plus que de la relation de paternité on pourrait déduire l'existence de deux absolus, ici Platon et Socrate, ou celle de la relation de filiation, dans le cas présent Platon et Socrate, ou celle de la relation de filiation. Or la relation de filiation ne dit rien de plus que celle de paternité, donc la suppression de la première devrait donc entraîner celle de la seconde. [...]
[...] 199-200. Ibid., I [Définition et division générale du terme], pp. 4-7. Ibid., I [Division, commune aux termes mentaux et aux termes parlés, en termes catégorématiques et syncatégorématiques], pp. 14-16. Ibid., I pp. 4-7. Ibid., I [Division des noms en absolus et connotatifs], pp. 36-39. [...]
[...] La finalité ne réside pas dans la chose qui posséderait elle-même la capacité d'attirer. L'acte humain ne dépend pas de l'extérieur, il ne reçoit rien de la chose. Non seulement il n'y a pas de bien dans la chose, mais encore l'action ne se décide pas à la suite d'un regard extérieur. Dès lors, intelligence et volonté sont comprises dans un sens différent à la position de Thomas d'Aquin et opposée à celle de Duns Scot Première destruction : l'enfermement de la volonté sur elle-même Contrairement à Thomas d'Aquin pour qui il y a une supériorité de l'intelligence dans l'exercice des facultés, la volonté étant réglée par l'intellect, Guillaume d'Occam définit la volonté comme une faculté qui est elle-même rationnelle. [...]
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