La question est de savoir comment ces groupes diversifiés s'adaptent au marché de l'emploi à Los Angeles, comment ce dernier les absorbe, selon quelles répartitions et quels mécanismes. Il est toutefois évident que ces groupes influencent, par leurs caractéristiques diverses, leurs compétences, leurs stratégies et leurs réseaux, le fonctionnement de la vie économique de Los Angeles. Il convient de garder à l'esprit les disparités entre les groupes habituellement classés dans la même catégorie. Par exemple, les chinois et les vietnamiens ne connaissent pas du tout le même destin.
Nous verrons dans une 1ère partie que le marché de l'emploi à LA est, comme on pouvait le prévoir, fortement segmenté ethniquement. Dans un 2ème temps nous essaierons de dégager les mécanismes conduisant à cette segmentation. Enfin, nous nous attacherons à vérifier si d'autres facteurs que l'ethnicité en tant que telle ne viennent pas s'ajouter...
[...] Wilson et John Kasarda ce scénario ne tient plus. À leur avis, la transformation post-industrielle de l'Amérique de la fin du XXe siècle a privé des régions urbaines de leur capacité d'intégration. Les changements survenus dans le domaine de la technologie et les communications ont décimé les industries traditionnelles de transformation qui étaient l'épine dorsale économique des villes (automobile, aciéries), offraient des emplois de premier échelon aux Afro- américains moins spécialisés». En échange de ce secteur industriel en déclin, les villes se sont constitué une nouvelle économie où priment les industries de services et de pointe (aérospatiale, divertissement, management ) et du savoir, dominées par des professionnels et qui ont toujours exigé une formation supérieure aux études secondaires, au détriment des minorités, dont les membres n'étaient pas compétents pour exercer un emploi dans ces technologies Les données de base sur la population et les changements économiques de la région ne cadrent pas avec les principes de l'hypothèse du manque de concordance des compétences énoncée ci-dessus. [...]
[...] Wright, International Journal of Urban and Regional Studies, septembre 2000 - America becoming : racial trends and their consequences, Neil J. Smelser, William Julius Wilson, and Faith Mitchell - Los Angeles, le mythe américain inachevé, Cynthia Ghorra-Gobin, CNRS Editions - New York and Los Angeles. Politics, society and culture. A comparative view, David Halle (coll.), University of Chicago Press - Gaining the upper hand : Economic mobility among immigrant and domestic minorities, A. Portes and Min Zhou, in Ethnic and Racial Studies, oct - Ethnicities : Children of immigrants in America, R. Rumbault and A. [...]
[...] Ceci dit, pour les chinois il y a une division par niveau de qualification au sein du groupe ethnique, faisant que ceux diplômés de l'université ne vont pas dans les mêmes branches que ceux relativement peu qualifiés. L'exemple le plus spectaculaire est constitué par les coréens. Si pour les blancs, les noirs, les chinois et les philippins, l'éducation a une influence sur leur position professionnelle, ce n'est pas le cas pour les coréens. Les immigrants coréens qualifiés travaillent dans les mêmes secteurs que leurs compatriotes, quel que soit niveau d'éducation de ces derniers. [...]
[...] Mais ces nouvelles divisions vont par-delà ce qui préexistait. Les études montrent que le lieu de naissance et la date d'arrivée sont devenu au moins aussi important que l'ethnie. En général, il existe une division du travail entre les immigrants récents et ceux installés depuis plus longtemps au sein d'un même groupe ethnique. Cela résulte évidemment des restructurations de l'économie et donc du marché de l'emploi, qui ne sont pas des donnés invariables. Au début des années 70, les immigrants arrivaient dans une économie beaucoup plus liée à la fabrication que de nos jours, ainsi les immigrants successifs s'adaptent à des opportunités d'emploi différentes. [...]
[...] Les philippins sont les plus éduqués, avec plus de 50% de diplômés de l'enseignement supérieur. Les blancs, les chinois et les coréens se situent au-dessus de la moyenne, surtout pour les résidents plus anciens. Les noirs ont le niveau le plus faible, mais à l'inverse les nouveaux arrivants sont plus qualifiés. Les latinos sont très peu qualifiés. La réponse n'est pas univoque, elle varie selon les groupes, même si généralement l'on observe que les immigrants récents venus du Mexique avec seulement quelques années d'enseignement primaire ont la même répartition professionnelle que les mexicains arrivés plus tôt et ayant le même niveau d'études. [...]
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