Le bonheur, qui s'oppose au malheur par l'état de félicité qui le caractérise, est une aspiration commune à tous les hommes. En effet, il est tout aussi naturel pour les êtres dotés d'une conscience de chercher à être heureux que de vouloir rester en vie.
De par la complexité de la notion de bonheur, il est difficile d'en proposer une définition unique et universelle. On peut cependant le décrire d'une manière générale comme un état durable de bien-être, aussi bien physique que psychologique.
On pense tout d'abord qu'il existe bien une recette du bonheur, un ensemble de moyens pour être heureux. On entend souvent des individus déclarer être heureux, et certains critères, certaines conditions, par exemple sociales, semblent être nécessaires ou recommandées pour pouvoir prétendre au bonheur. Il est également considéré qu'une personne accède au bonheur lorsqu'elle réalise tous ses désirs. On peut donc penser que c'est une autre façon d'y parvenir, ou bien un moyen à ajouter aux critères précédemment évoqués. Enfin, au-delà de leur réalisation systématique, on peut vraisemblablement ressentir cette plénitude par une réflexion sur ses désirs, que ce soit en se les appropriant par l'imagination, ou en les raisonnant par la raison et la morale. Il n'y aurait donc non pas une mais plusieurs façons de connaître le bonheur, ou alors il faudrait peut-être combiner les différents moyens cités. (...)
[...] Mais lorsqu'on se demande s'il y a une recette du bonheur, il convient de se demander s'il existe véritablement. En effet, on ne détient aucune preuve de son existence, qui relève plus de la conviction, de la certitude morale. Après avoir étudié les potentielles méthodes d'accès au bonheur, nous déterminerons en quoi il semble pourtant qu'on ne puisse vraiment trouver de recette pour y parvenir. Enfin, nous nous interrogerons sur l'existence du bonheur elle-même. Dans notre société actuelle, certaines situations sont souvent citées comme des nécessités pour être heureux. [...]
[...] C'est ce qu'affirmait Marx lorsqu'il a écrit la suppression de la religion comme bonheur illusoire du peuple est l'exigence de son bonheur réel De plus, en privilégiant le bonheur commun, l'Etat influe sur le bonheur individuel de chacun. Il doit en théorie délivrer les individus du besoin pour que chacun puisse rechercher son bonheur propre. Mais ces organisations ne semblent pas prendre en compte la particularité de chacun, et négliger l'infinité de conceptions du bonheur. C'est pourquoi Aristote disait qu'une vie heureuse suppose une activité qui ne soit pas entravée par des obstacles extérieurs. [...]
[...] Il semblerait qu'elle existait déjà chez les philosophes de l'Antiquité. Cette idée d'un état de plénitude qui dure donne un but suprême à la vie, et aide l'individu à surmonter ses difficultés. On dit souvent que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. La conviction que le bonheur existe nous permet de ne pas nous désintéresser de la vie, car elle peut toujours devenir meilleure. C'est peut-être le même principe que celui de l'image de la vie après la mort. [...]
[...] L'homme accède à une forme de plaisir qui est celui de désirer, qu'il peut faire durer donc éprouver ainsi le bonheur. C'est d'ailleurs ce qu'explique Rousseau dans La Nouvelle Héloïse : la nature de l'homme le contraint à ne pas connaître un bonheur défini comme la satisfaction de tous ses désirs, mais qui réside dans le désir lui-même. Outre cette appropriation par l'imagination, on peut aussi essayer de raisonner ses désirs. Si je tempère mes désirs et les restreint à certains désirs naturels, j'élimine par la raison ceux qui sont impossibles et irréalisables. [...]
[...] En conclusion, après avoir étudié les potentielles méthodes d'accès au bonheur, nous avons établit qu'il n'existait pas de recette universelle de par sa nature même et la diversité des individus. Enfin, nous nous sommes interrogés sur l'existence même du bonheur qui ne semble pas être un état réellement accessible mais plutôt une illusion vitale, et la constitution de l'homme l'empêcherait de le vivre, ou en tout cas pleinement. [...]
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