De tout temps, la majorité des individus d'une nation ont formé « le peuple ». Pour Hobbes, il est « quelque chose d'UN, ayant une volonté et auquel puisse être attribuée une action », et cette volonté qu'on nomme « volonté générale » est l'expression de vox populi. Toujours est-il qu'un pays sans son peuple n'existe plus. Donc le peuple est nécessaire, et son opinion doit être prise en compte dans tous les domaines. Ainsi, le vieil adage « vox dei, vox populi » énonce le principe suivant lequel on établit la vérité d'un fait, la valeur d'une chose, sur l'opinion du plus grand nombre. Cependant, nombre de contresens, volontaires ou non, sur l'identité politique du régime démocratique, tiennent à l'impossibilité de voir dans le « demos » autre chose qu'une foule, définie par son nombre plutôt que par sa qualité. Or c'est cet « acte par lequel un peuple est un peuple » (« Rousseau du contrat social », qui fonde le corps politique.
Si de tout temps, l'adhésion du peuple a légitimé les régimes et conditionnait leur survie, de la monarchie à la démocratie, le régime démocratique limite l'exécution ou l'importance de la vox populi, qui ne s'avère d'ailleurs pas toujours être l'opinion ou le jugement idéal ...
[...] Pourtant, à toutes les époques, des éléments de contestation de la pensée dominante ont exprimé leur voix, perçant celle de la vox populi. Or les remises en causes sont souvent des tremplins vers l'évolution de la société. [...]
[...] :les fondements populaires du pouvoir politique sont posés. Mais ainsi que Machiavel le souligne dans le Prince la volonté populaire constitue la garantie de la durée d'un régime, le désir du peuple devenant une volonté effective et le prince incarnant la volonté collective qu'il aura su constituer. Les princes sont contraints de prendre un minimum en compte la volonté du peuple car une action du grand nombre peut engendrer une révolte si les hommes se décident à rompent leur servitude volontaire, titre d'un ouvrage de La Boetie. [...]
[...] D'après Jean Bodin les 6 Livres de la République : la coutume a force de loi : or la coutume vient du peuple et de la religion (donc de Dieu). L'institutionnalisation des pratiques populaires, qu'elles soient à caractère religieux ou qu'elles aient simplement trait à des habitudes, fonde le pouvoir du souverain, auquel revient l'entière souveraineté. Le peuple élève le roi au-dessus de lui pour être protégé. Ainsi la lex regia, fondement de l'autorité impériale, est assuré sur la vox populi, c'est à dire la vox dei qui permet de rendre compte de la dimension à la fois temporelle et spirituelle du pouvoir impérial. [...]
[...] L'opinion publique aujourd'hui est plus encline à s'identifier à la victime qu'à l'arbitre. Or, ce qu'on demande au peuple représenté par les jurés, c'est d'être impartial et objectif, de condamner le coupable, et non pas de s'apitoyer sur le sort des accusés et des victimes, s'érigeant contre le juge. De plus, les sondages d'opinions jouent un rôle prépondérant lors d'une élection ou d'un référendum : les personnes sans opinion vont avoir tendance à adopter le point de vue qui est prévu l'emporter, faussant le véritable jeu démocratique. [...]
[...] *En premier lieu, Bernard Manin rappelle dans le gouvernement représentatif (régime considéré comme une démocratie dés le 19è siècle), que le mandat impératif est interdit dans un tel régime. Or, Tocqueville, quand il définit la démocratie prévient qu'il parle ici d'1 gouvernement qui suit les volontés du peuple et non d'un gouvernement qui se borne seulement à gouverner au nom du peuple». Les députés représentent la voix de tout peuple, pas seulement ceux qui les ont élus qui les a élus et conservent cependant une autonomie de décision. [...]
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