Dissertation réalisée en 4ème année de Sciences Po (Master Affaires Publiques). Consacrée aux théories de l'égalité, à leur avenir ... Très utile aux lycéens, aux étudiants en philosophie, IEP, droit ...
[...] L'on imagine en effet aisément les contestations que provoquerait au sein de notre société la décision de ne plus s'attacher à l'égalité : non seulement le Gouvernement perdrait les élections suivantes, mais il provoquerait par cette décision une véritable révolution sociale, tant l'égalité semble intégrée, malgré tout, dans les mentalités. Cependant, si l'on ne peut raisonnablement refuser de tourner le dos à cet idéal, il apparaît fondamental de s'interroger sur l'opportunité et la qualité des politiques menées actuellement pour atteindre l'égalité. Certes, il est quasi-impossible de savoir quelle serait la situation aujourd'hui sans l'intervention de l'Etat dans ce domaine. [...]
[...] En conclusion, renoncer à l'égalité ne semble pas la solution la plus appropriée. Certes, la recherche de l'égalité semble être un frein au développement économique et apporter des restrictions aux libertés. Certes, l'égalité semble un droit purement créé par les Hommes et dont la recherche trouble l'ordre social, naturellement inégalitaire, voulu par Dieu. Les statistiques en témoignent : l'égalitarisme coûte cher, et il est un échec. Pour autant, renoncer à l'égalité semble impossible, sur un plan moral d'abord, mais aussi sur un plan social. [...]
[...] L'intervention de l'Etat pour tenter de rétablir l'égalité serait alors un frein à la croissance économique : en premier lieu, les différents prélèvements obligatoires versés par les agents économiques à l'Etat pour financer ses actions sociales grèvent d'autant leur pouvoir d'achat et d'investissement. En second lieu, l'intervention de l'Etat perturberait l'ordre naturel du marché. On retrouve ici l'idée développée par Friedrich von Hayek, théoricien libéral du siècle. Hayek insiste sur l'impératif pour les individus de se soumettre à la discipline constituée par la morale du marché, qui repose nécessairement sur l'acceptation de l'inégalité entre les individus. L'inégalité est une réalité spontanée, et l'humanité n'aurait pu croître et se maintenir sans elle. [...]
[...] Outre peut-être l'instant de leur naissance ce qui confirmerait la première partie de l'article premier de la Déclaration rares sont les moments où les Hommes se trouvent véritablement dans une situation d'égalité. Toutes les franges de la société sont touchées par les inégalités. Précieux sont dans ce cas les chiffres : l'écart, à fonction et à qualification égales, de rémunérations entre hommes et femmes atteint par exemple, selon l'observatoire français des inégalités, près de allant même jusqu'à 68% pour les chefs d'entreprises. [...]
[...] Si l'on s'en tient à une analyse stricte, force est de constater que cette mesure est fondamentalement inégalitaire ! Quelle solution à ce problème ? Comment, alors, rechercher l'égalité sans prendre des mesures en elles- mêmes inégalitaires, sans restreindre les libertés et sans troubler l'ordre public ? La solution la plus envisageable semblerait consister en une recherche plus abstraite de l'égalité : se fixer l'égalité comme un objectif abstrait, sans en faire l'obsession de générations de classes politiques. Là encore, les régimes communistes en témoignent : vouloir imposer une réalité de fait ne fonctionne pas. [...]
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