Dissertation sur les relations entre culture et politique en France, la problématique est : Dans quelle mesure la notion de culture a-t-elle des implications politiques ? L'État français a toujours produit un effort séculaire pour la transmission, le partage et l'enrichissement d'une « culture », conçue comme un héritage historique où l'État tiendrait un rôle de protecteur des Arts et des Lettres. L'État assure alors trois fonctions : la conservation, la surveillance et l'enrichissement de ce patrimoine français. On pourra par exemple évoquer le décret de 1792 qui chargeait l'État de "préserver honorablement" une mémoire commune. En plus d'être ce "mécène libéral" (même s'il était accusé parfois de conservatisme car soutenait certains artistes), l'État a contribué à élargir la notion de culture au-delà du simple patrimoine et des Beaux-Arts au fil des siècles : création de la Comédie Française en 1680, de l'Institut de France en 1794, l'organisation des expositions universelles dès 1855 ou la création plus récente du Centre National de la Cinématographie en 1946. Mais cette culture apparaît bien souvent comme un privilège à conquérir, où la mission politique du ministère des Beaux-Arts confondait mission culturelle pour la collectivité et activités artistiques de la collectivité.
[...] Mais l'homme n'en demeure pas moins conditionné par sa propre culture, même si elle est bousculée de tout côtés. L'homme reste attaché à une nation comme l'a démontré notamment Hobsbawn qui définit la nation comme une entité politique fondée sur la culture. La culture, se voulant comme constitutive d'une nation (on pourra évoquer le degré ultime de cette fusion culturel- politique dans les épurations ethniques dans les Balkans) reprend ainsi sa place dans le débat politique. De plus, parfois pour des raisons économiques, diplomatiques voire idéologiques, l'Etat apparaît comme le défenseur de la culture, comme l'atteste la défense par la France et l'Europe de l'exception culturelle S'esquisse même la volonté européenne (déjà envisagée par Jean Monnet) de fonder une union des Etats sur une culture commune. [...]
[...] Mais cette culture apparaît bien souvent comme un privilège à conquérir, où la mission politique du ministère des Beaux-Arts confondait mission culturelle pour la collectivité et activités artistiques de la collectivité. C'est sur cette volonté de distinguer ces deux domaines qu'est fondé par Charles de Gaulle le ministère des Affaires culturelles, avec à sa tête André Malraux dès 1959. Les crédits sont alors redistribués au service d'une politique de la culture même si les budgets alors alloués au ministère restent fort peu importants (en moyenne du budget de l'Etat sur la période 1959 1969). [...]
[...] Il est clair qu'aujourd'hui les pratiques culturelles sont fort différentes de celles des années 1980 ou 1960. Le meilleur exemple, et sans doute le plus repris par les auteurs, est celui du déclin progressif de la lecture. C'est ainsi que pour certains, le sens de culture tend à se diluer, à se perdre de plus en plus dans une logique mondiale, mercantiliste et de concurrence internationale. Dès lors, une remise en question de ces changements et un déclin de la culture sont envisagés . [...]
[...] Culture et Politique G. Duby a déclaré que l'Etat royal fut à l'origine de tout ce qui a fait la grandeur culturelle de la France Dès lors, en affirmant cela, il semblerait manifestement que depuis des siècles, l'Etat même monarchique ait contribué à protéger et à développer la culture française, l'Etat intervenant alors hors de ses simples fonctions régaliennes de gestion et de protection du territoire. Avec les années, et mêmes les siècles, il semble que cette tendance d'immixtion de l'Etat dans le domaine culturel soit de plus en plus marquée avec par exemple, le développement du mécénat ou de l'intervention étatique dans l'Education des jeunes français. [...]
[...] Finalement, même si la culture possède son évolution propre, soit en adéquation, soit en réaction avec un contexte historique, social et planétaire il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'une notion qui possède une forte dimension politique. En effet, si l'Etat joue un rôle évident dans la promotion et le développement de certaines formes de culture et de certains arts à travers les politiques culturelles (avec une visée généralement sociale), l'évolution du domaine de définition de culture et voire même des modes et comportements face aux biens culturels peut parfois trouver ses origines et un écho dans le domaine politique. [...]
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