En société, chaque individu a - dès ses premiers instants de vie - une identité déterminée par la filiation. Le nom d'au moins un de ses parents lui est donné ; on lui choisit un ou plusieurs prénoms et ces informations ainsi que les caractéristiques de cette filiation sont enregistrés dans les livres de l'état civil de la ville de sa naissance. Cette filiation et cette identité sont - par la suite - consignés dans d'autres documents officiels que sont un acte de naissance, le livret de famille des parents puis la carte d'identité personnelle. L'identité civile comprend, en plus de ces premières informations, le sexe, l'âge, le statut social et familial de la personne. Les systèmes de contrôle : empreintes digitales ou biométriques visent à empêcher la confusion entre individus. Ainsi, la société s'arrange pour savoir avec précision qui sont les individus.
Cependant, cette identité sociale, que l'on peut falsifier ou usurper n'est pas le seul moyen de mon authentification (...)
[...] La vérité sur soi-même peut-elle se révéler définitive et absolue ? Nous verrons, dans un premier temps, à quelles conditions on peut poser la question qui suis-je ? Ensuite, l'interrogation portera sur la part d'ombre que notre inconscient projette sur la construction de l'individu. Enfin, nous verrons de quelle manière l'existence se construit à partir d'un questionnement libérateur En premier lieu, nous pensons notre identité sur le plan social puis psychique Nous sommes obligés, dans la vie courante, de nous définir de façon déterminée afin d'occuper une certaine fonction et une certaine place dans la société. [...]
[...] De la sorte, je est une pensée consciente d'elle-même. Cette réponse, cependant, peut être révoquée en doute par la découverte de certaines pensées, en moi, dont je ne m'explique pas la présence. L'expérience du rêve (ou de la folie) montre non pas que je pense, mais que ça pense en moi, comme le dit Lacan ou encore que je est un autre suivant l'expérience poétique de transformation du monde, de la réalité et de sa réalité, jusqu'à la perte d'identité subjective individualisée, dont Rimbaud a témoigné. [...]
[...] Le sens commun répond que oui, il existe encore une continuité de l'être au-delà de ces contingences. Il est utile, alors, d'essayer de trouver une réponse à la question qui suis-je ? lorsque nous n'existons plus seulement à travers le regard de l'autre, mais que nous essayons de nous détacher de tout ce qui proviendrait de l'extérieur afin de trouver une vérité intérieure. C'est l'expérience que réalise Descartes lorsque, érigeant le doute en méthode dans Discours de la méthode, G.F. [...]
[...] Prendre conscience de mon être est alors admettre que ce questionnement n'admet pas de réponse exacte et définitive. Se questionner sur soi suppose donc d'accepter à la fois notre conscience d'être, nos changements contingents ainsi que notre part d'ombre inconsciente. C'est alors seulement, en acceptant de ne pas être forcément ce que je croyais être que le sens de ma subjectivité se remplit à nouveau à travers le dynamisme de mes désirs qui me poussent dans l'action et dans le monde en affirmant ma présence, mon existence, dans une nouvelle revendication de mon être. [...]
[...] Comme l'écrivait Sartre en 1946, dans L'existentialisme est un humanisme, l'existence précède l'essence et si, en effet, il ne paraît pas exister d'essence de ce que nous sommes en dehors de nos actes, c'est bien qu'aucune réponse au sujet de mon identité ne peut être définitive. C'est en me questionnant que j'ai aussi la possibilité de ne plus être ce que j'ai été et de me projeter dans un avenir différent, porté par l'élan d'un désir nouveau. Conclusion La question qui suis-je ? surgit lorsque nous perdons nos repères identitaires, justement. [...]
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