[...] Si on considère que l'Histoire s'écrit par le vécu des Hommes, l'historien est, de fait, un individu qui réécrit ce vécu. En revanche d'un point de vue matériel l'historien écrit l'Histoire : les paroles s'envolent, les écrits restent. Cela lui confère de la puissance puisque son travail peut influencer le vécu de plusieurs générations. Les générations anciennes, actives mais aussi futures.
Pour écrire l'Histoire, l'historien peut avant tout se déplacer pour voir de soi-même. Il est en quête d'éléments pour comprendre. Les témoignages oraux lui permettent de connaître l'Etat d'esprit dans lequel se trouve la population. Tel un journaliste, il interroge et questionne les individus sur des évènements. Grâce aux informations obtenues il est au courant des légendes, des traditions et des croyances de ces Hommes. Il peut confronter deux visions voire plus d'un phénomène et l'interprétation qu'en font les individus. Ces témoignages oraux lui sont importants pour dégager une opinion générale et s'apercevoir des nuances que les individus peuvent apporter ;
Viennent ensuite les témoignages écrits : les Mémoires. Ces récits ont la particularité d'être tout aussi subjectifs, leurs auteurs donnent leurs ressentis et leurs opinions sur un événement. Contrairement aux témoignages oraux, ils permettent de comparer un événement par le décalage du temps : le ressenti écrit juste après un événement peut avoir chan gé quelques années après. Les témoignages écrits ont aussi la capacité de montrer à l'historien ce qui est caché, occulté volontairement.
[...] L'Histoire donne de la puissance car elle rendrait « légitime » le présent. Ainsi le contrôle de l'Histoire a été un enjeu pour les dictateurs. Dans 1984 de Georges Orwell, l'Histoire est écrite par le parti. On invente un passé à la population pour maintenir l'ordre. En Corée du Nord, le Musée National modifie certains évènements historiques. Il est affirmé que les Etats-Unis ont attaqué le Nord pour étendre leur hégémonie et assoir leur impérialisme mais que le grand Kim Il Song a su défendre la patrie avec honneur. En réalité le Nord a envahit le Sud avant que celui-ci ne soit aidé par les Etats-Unis. L'Histoire peut être politisée afin de développer la propagande, il est intéressant de voir qu'une Histoire commune unie les individus. Le travail de l'historien n'est pas celui de l'Homme politique. D'ailleurs ils sont souvent en conflit puisque chacun tente de donner une vérité. Cependant l'historien ne dirige pas de pays et en théorie dit ce qu'il sait. Il est un inspecteur ou journaliste lors de son travail de recherche mais il est aussi un juge, il prend du recul. La loi est dure mais c'est la loi, il en est de même pour l'Histoire. (...)
[...] Le travail fastidieux de l'historien met en évidence des liens entre les causes et les conséquences des évènements. L'Histoire est un livre ouvert dans lequel il est difficile de mettre des limites. Les ruptures historiques ont toujours un lien avec des évènements antérieurs, ce n'est pas une sciences exacte. Il n'existe pas de formules pour expliquer un phénomène A par un phénomène B car l'explication conduisant à A peut être lié au phénomène C,D ou E. Ainsi on peut interprêter l'Histoire de différentes façons sans que celles-ci soient justes. [...]
[...] La géologie ou la chimie par exemple peuvent l'aider à comprendre pourquoi un bâtiment s'est autant érodé ou comment un autre peut encore être en bon état. L'historien recherche des preuves matérielles pour établir une logique entre ce qu'il sait et ce qu'il voit. Il souhaite établir des liens afin que son explication soit écoutée, débattue et si ses arguments sont solides, acceptée. Le travail d'un historien naît d'une volonté de connaître son passé. On remarque que les pays occidentaux sont très attachés à la connaissance de leur passé et de sa transmission. Beaucoup estiment même que le passé permet de connaître l'avenir . [...]
[...] En revanche d'un point de vue matériel l'historien écrit l'Histoire : les paroles s'envolent, les écrits restent. Cela lui confère de la puissance puisque son travail peut influencer le vécu de plusieures générations. Les générations anciennes, actives mais aussi futures. Pour écrire l'Histoire, l'historien peut avant tout se déplacer pour voir de soi-même. Il est en quête d'éléments pour comprendre. Les témoignages oraux lui permettent de connaître l'Etat d'esprit dans lequel se trouve la population. Tel un journaliste, il interroge et questionne les individus sur des évènements. [...]
[...] Après la seconde guerre mondiale, s'est développé en France le mythe résistancialiste dans laquelle la collaboration du régime de Vichy avec l'Allemagne Nazie était oubliée. En 1973, Robert Paxton a publié La France de Vichy. Cet historien a dénoncé le régime et a mis fin au résistancialisme. Les scolaires ont dû être changés et remplacés en 1980. Le travail de l'historien a permis de réécrire l'Histoire car la version initiale s'est avérée incomplète. Cependant cette réécriture exige des preuves, des liens et des cohérences. [...]
[...] Le travail de l'historien est de connaître ce passé pour analyser ses phénomènes et expliquer le présent. Il faut faire attention à la notion de réécriture car celle-ci peut s'avérer ambiguë. L'historien réécrit le vécu des Hommes et cherche à apporter des réponses à leurs questions. En revanche il ne réécrit pas le passé pour des objectifs politiques, religieux voire personnels. Son travail consiste à transmettre les évènements tels qu'ils ont été. IL peut en effet estimer que celui qui ne connait pas son Histoire s'expose à ce qu'elle recommence, son travail de réécriture aurait alors davantage pour objectif la prévention que la direction. [...]
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