« Faut-il considérer la subjectivité comme une source de danger ? ». Par définition, la subjectivité est « ce qui dépend de moi », c'est-à-dire tout ce qui concerne l'Homme en tant que sujet. Ce dernier, étant conscient de cette subjectivité, cherche également à connaître certaines vérités indépendantes de lui ; il cherche donc à être objectif. L'objectivité concerne tout ce qui se rapporte à l'objet, c'est-à-dire « ce qui ne dépend pas de moi ». Il est légitime de se demander si la subjectivité comporte des dangers ? Nous verrons tout d'abord que la subjectivité peut comporter certaines formes de dangers obligeant l'Homme à être objectif, puis qu'elle ne comporte pas de danger réel puisqu'elle fait partie de nous, et enfin nous verrons que la subjectivité, quelles qu'en soit les perspectives demeure essentielle à l'être.
Tout d'abord, la subjectivité comporte certaines formes de dangers obligeant l'Homme à être objectif : en effet, l'Histoire ainsi que la Science doivent rester objectifs ; la subjectivité ne paraît donc pas avoir de droits légitimes. L'Histoire écrite par un historien n'est pas supposée exprimer sa subjectivité mais décrire objectivement les événements passés. Comme le dit Paul RICOEUR dans Histoire et Vérité : « Nous attendons de l'Histoire une certaine objectivité, l'objectivité qui lui convient ». Elle se réfère ainsi à la réalité, sans qu'aucun point de vue ne soit ajouté et sans qu'aucun fait se soit modifié ou arrangé, comme le souligne Jean Jacques ROUSSEAU dans Emile ou de l'Education : « il s'en faut bien que les faits décrits dans l'Histoire soient la peinture exacte des mêmes faits tels qu'ils sont arrivés ». Les philosophes des Lumières appuient l'idée que c'est l'Homme qui fait l'Histoire. De ce fait, l'historien, et l'Homme en général, ne doivent pas altérer l'Histoire (...)
[...] Faut-il considérer la subjectivité comme une source de danger ? Par définition, la subjectivité est ce qui dépend de moi c'est-à-dire tout ce qui concerne l'Homme en tant que sujet. Ce dernier, étant conscient de cette subjectivité, cherche également à connaître certaines vérités indépendantes de lui ; il cherche donc à être objectif. L'objectivité concerne tout ce qui se rapporte à l'objet, c'est-à-dire ce qui ne dépend pas de moi Il est légitime de se demander si la subjectivité comporte des dangers ? [...]
[...] C'est donc une subjectivité appropriée à l'objectivité. Ainsi, l'objectivité historique présuppose une subjectivité de l'historien que RICŒUR qualifie de bonne subjectivité Par ailleurs, dans des domaines comme le goût affectif ou esthétique, nous nous fions à notre subjectivité ; celle-ci paraît donc avoir des droits légitimes. En effet, nous sommes libres d'aimer ou non, de trouver beau ou non quelqu'un ou quelque chose ; les sentiments et les goûts ne se commandent pas, ils font partie de nous. Et comme le souligne Epictète dans Manuel : les choses qui dépendent de nous sont libres par leur nature, rien ne peut ni les arrêter, ni leur faire obstacle De ce fait, les sentiments éprouvés ainsi que les goûts ne peuvent être expliqués : qu'aurait à faire un philosophe à qui l'on proposerait d'expliquer ce que c'est qu'une belle couleur, sinon d'indiquer l'origine de l'application du terme beau [ ] et ensuite d'indiquer les causes qui ont pu faire préférer telle nuance à telle autre (Denis DIDEROT, Traité du beau). [...]
[...] Enfin, nous pouvons observer que la subjectivité peut représenter une source de danger, mais qu'elle est essentielle. En effet, la subjectivité comporte des dangers qui obligent l'Homme à être objectif. Dans certains domaines, comme l'Histoire écrite par un historien et la Science, la subjectivité doit impérativement laisser sa place à l'objectivité. L'Histoire décrit des événements passés en se référant à la réalité sans pour autant que des points de vue soient ajoutés et que des faits soient modifiés ou arrangés par qui que ce soit. [...]
[...] De ce fait, l'Homme doit mettre sa subjectivité de côté. Celle-ci n'a donc pas de droits légitimes. De même, étant donné que notre pensée est influencée par autrui, notre subjectivité peut donc être dictée, orientée facilement pour certains, difficilement pour d'autres. Ainsi, notre subjectivité peut représenter une source de danger pour autrui, surtout si on nous inculque haine envers autrui. Toutefois, la subjectivité est essentielle. Elle est ancrée en nous et aucun Homme ne peut s'en séparer, qu'il le veuille ou non. [...]
[...] Cependant, rappelons que la subjectivité possède un caractère indépendant de la personne ; nous pouvons nous mettre à la place d'autrui et faire ainsi appel à une intersubjectivité ce qui a donné naissance à l'empathie. En conclusion, nous pouvons dire que la subjectivité constitue une source effective de dangers contraignant l'Homme à rester objectif, en tous cas dans certains domaines, car sa subjectivité peut être dictée, ce qui peut déboucher sur des conflits dévastateurs. Toutefois, la subjectivité est essentielle à tout Homme. [...]
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