Dissertation dont le sujet est : "Quoi de plus important que soi ?" La surestimation de soi et l'amour excessif de soi-même définissent proprement la vanité et l'égoïsme. L'homme gonflé de son importance et l'individu qui s'occupe d'abord et avant tout de lui-même ont l'un et l'autre pour défaut de s'apprécier à l'excès. Accorder plus d'importance qu'il ne faut à soi-même est donc la source du vice. Ce que je suis, pour moi, pour autrui, ne saurait pourtant être considéré comme une chose secondaire. La philosophie n'a-t'elle pas commencé par le « connais-toi toi-même ! » socratique ? Le souci de soi apparaît donc pourtant comme une priorité, comme une exigence fondamentale.
[...] Quoi de plus important que soi ? Introduction : Il y a plusieurs façons d'accorder de l'importance à quelque chose ou quelqu'un. ce qui importe est ce à quoi j'accorde de l'intérêt, ce à quoi je confère de la valeur et que j'estime, ce à quoi j'accorde un soin et une attention particulière, ou encore ce que j'aime en quelque façon. La surestimation de soi et l'amour excessif de soi-même définissent proprement la vanité et l'égoïsme. L'homme gonflé de son importance et l'individu qui s'occupe d'abord et avant tout de lui-même ont l'un et l'autre pour défaut de s'apprécier à l'excès. [...]
[...] Telle est sans doute la source de l'individualisme moderne, de cette importance accentuée et excessive que l'individu s'accorde à lui-même. Est-il possible de se décentrer pour s'en délivrer ? Ce n'est pas moi, mais le devoir en moi qui importe plus que tout La liste des préférences et des objets d'attention ou d'amour, lorsqu'un narcissisme pathologique et névrotique n'empêche pas tout simplement le sujet individuel d'aimer autre chose que lui, serait interminable et toujours arbitraire. Pourquoi d'abord préférer l'autre, dieu, la patrie, l'art, l'ami ou l'aimé à moi-même ? [...]
[...] Il peut bien refuser de reconnaître cette évidence, non que celle-ci en soit une. On peut dire dès lors, dans l'ordre de l'existence, que le moi ne peut que s'accorder à lui-même plus de valeur qu'à tout autre. C'est bien moi qui estime, qui accorde ou non de la valeur à quelque chose, qui l'apprécie. Cette antécédence du moi fait qu'il est encore toujours là, même quand on aimerait le voir s'effacer, et céder la place, la préférence à autre chose qu'à soi-même. [...]
[...] Il faut donc essayer de mieux voir et comprendre ce que je dois vraiment et fondamentalement privilégier à moi-même. Le devoir moral qui s'impose à l'homme et qui ne se réduit pas des règles sociales inventées par les hommes, toujours relatives donc est ce que Kant appelle la loi morale ou impératif catégorique. Dans la conscience humaine se rencontre cette exigence fondamentale, absolue, imprescriptible, d'un respect de l'être de l'homme : agis de telle sorte que tu considères l'humanité, en ta personne comme en celle de toute autre, toujours comme une fin et jamais seulement comme un moyen la loi morale en moi est donc aussi imposante que le ciel étoilé en dehors de moi. [...]
[...] Celui-là continue de s'aimer plus que tout au lieu de s'effacer devant ce qui importe plus que tout. Conclusion : Le rapport au monde moderne pose l'ego, le je au centre de tout, entre toute chose. Il y a dans cette promotion du sujet et du moi un péril extrême : en effet, pour être véritable soi-même, pour être vraiment digne moralement, il faut parvenir à cet effacement du moi, à cette retenue, cette pudeur devant ce qui est tout autre, pudeur que les grecs nommaient aidos. [...]
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