Adulé ou choyé tout autant que craint, pourchassé ou maltraité, l'animal occupe incontestablement une place prépondérante dans la vie de l'homme. Ce dernier entretient un rapport ambigu et souvent passionnel avec les animaux qui font l'objet d'une curiosité inépuisée en même temps qu'une réelle déconsidération. Cependant la place que l'animal occupe sur la Terre dépend essentiellement du regard que porte l'homme sur l'animal. Il s'agit donc d'analyser cette absence de reconnaissance pour les animaux et d'en débattre, voire la remettre en cause puisque nous parlons aujourd'hui d'intelligence animale.
Quelle est la distinction entre l'homme et l'animal ? Qu'engendre ce refus de conscience ? Ne peut-on pas envisager l'animal autrement ? Au nom de quoi ? La frontière entre l'homme et l'animal est-elle aussi nette ?
En premier lieu, nous analyserons les causes de ce refus en insistant sur la distinction entre l'homme et l'animal. Dans un second temps, nous réfléchirons sur les raisons de ce refus en montrant l'illégitimité de la volonté de domination de l'homme au mépris du vivant. Enfin nous nous intéresserons au rapport ambigu de l'homme à l'animal afin de mieux cerner les espérances et les limites de l'homme à la recherche de son identité.
Le comportement animal est lié aux perceptions directes qui lui permettent une adaptation à l'écosystème, guidée en partie par l'instinct soumis à une programmation biologique. Il perçoit ainsi le réel et se trouve en interaction avec son milieu environnant : il ressent, réagit... ; il possède une conscience directe ou spontanée attachée à ces perceptions. L'animal est en effet un être vivant doué de mobilité et recherchant sa nourriture et un abri. Aristote distingue l'âme végétative (commune à tous les vivants) assurant les fonctions vitales de base de l'âme sensitive qui éprouve (que l'on retrouve à la fois chez l'homme et chez l'animal) de l'âme raisonnable qui est le principe de la pensée chez l'homme qui le fait être par nature un animal politique (...)
[...] Pourtant on peut lui refuser la conscience. Laquelle ? Descartes ne retient que la substance pensante pour définir l'âme et réduit les autres parties de l'âme à l'activité corporelle en procédant à une distinction radicale et de nature entre l'âme et le corps. Si bien que l'animal comparé à un automate est ramené à l'état de machine ; d'où une vision mécaniste du vivant. C'est parce que l'on privilégie la conscience réfléchie qui permet la pensée que l'on n'accorde pas la conscience à l'animal. [...]
[...] Ce qui nous lie aux animaux c'est notre appartenance commune au vivant, à un même ordre de la nature. Si bien que l'homme ne peut affirmer sa supériorité qu'en honorant le vivant puisque c'est lui qui détient les valeurs morales, qu'en apportant attention et protection à ceux qu'ils considèrent comme plus faibles. Il ne peut honorer sa part d'humanité qu'en s'éloignant de son animalité en se comportant dans le sens du bien. Ainsi sa domination des animaux n'est pas justifiés ni légitime. En même temps, l'homme reste très attaché à l'animal. [...]
[...] Si bien que l'on comprend que l'homme ait longtemps refusé la conscience à l'animal, façon d'avoir bonne conscience et de tout de permettre sans remords. Or nous savons aujourd'hui, mais ne l-a-t-on pas toujours su, que les animaux souffrent. Mais au nom de l'évolution humaine ou de la domination, du confort ou du bien être et de la science, l'homme continue d'en disposer jusqu'à faire disparaître certaines espèces ou engendrer un déséquilibre dans la nature en détériorant des écosystèmes. Nous prenons également de plus en plus conscience de la dégradation de la planète et de l'importance de la nature à préserver dont font partie les animaux et l'homme. [...]
[...] En premier lieu, nous analyserons les causes de ce refus en insistant sur la distinction entre l'homme et l'animal. Dans un second temps, nous réfléchirons sur les raisons de ce refus en montrant l'illégitimité de la volonté de domination de l'homme au mépris du vivant. Enfin nous nous intéresserons au rapport ambigu de l'homme à l'animal afin de mieux cerner les espérances et les limites de l'homme à la recherche de son identité. Le comportement animal est lié aux perceptions directes qui lui permettent une adaptation à l'écosystème, guidée en partie par l'instinct soumis à une programmation biologique. [...]
[...] Façon de ne pas se poser cette question plus angoissante : sommes-nous encore des animaux et dans quelle mesure ? Certains des comportements des animaux sont comparables aux nôtres et l'éthologie nous apprend beaucoup sur nous-mêmes. Pourtant, certaines attitudes sont opposées, parfois plus violentes et choquantes chez l'homme que chez l'animal réglé par l'instinct alors que nous n'avons plus que notre volonté, parfois défaillante bien que plus ou moins éclairée par la conscience, pour nous déterminer dans l'action. Une connivence nous lie aux animaux et quand nous parlons d'eux, nous ne cessons jamais de parler de nous car cette part de nature nous tourmente. [...]
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