Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "Suffit-il d'avoir raison pour convaincre ?". L'intitulé est paradoxale : si convaincre c'est par définition avoir raison pourquoi envisagerait-on d'autres conditions ? Et pourtant nous sommes confrontés à de nombreuses situations où avoir raison ne suffit pas pour convaincre.
[...] En effet est-ce que la seule condition pour convaincre est d'avoir raison ? Pourtant l'expression avoir raison renvoi à une vérité énoncé par le locuteur. Et le fait de convaincre est bien d'argumenter par la raison, de prononcer un discours qui contient une vérité à l'aide de preuves, d'arguments. Convaincre s'oppose ainsi à persuader qui est le fait d'utiliser les sentiments, l'affectif, en donnant l'illusion d'une argumentation rationnelle et pleinement convaincante. L'intitulé est donc paradoxal : si convaincre c'est par définition avoir raison pourquoi envisagerait-on d'autres conditions ? [...]
[...] Le modèle de raisonnement mathématiques apparaît notamment comme une manière infaillible de dire la vérité : personne ne remettra en question le fait que tout quadrilatère qui a deux côtés égaux et parallèles est un parallélogramme Ainsi dans son Discours sur la méthode Descartes montre l'intérêt du raisonnement mathématique dans la connaissance. Il se caractérise par de longues chaînes de raisons qui sont simples et faciles c'est-à-dire que les arguments sont décomposés puis enchaînés pour aboutir à des démonstration des plus compliquées. L'intérêt de la démonstration est donc de résoudre logiquement des difficultés grâce à cette décomposition. En effet la logique apparaît comme la meilleure solution pour articuler un discours. [...]
[...] Pourtant il avait raison et c'est le fait de connaître, ou en tout cas de penser connaître, qui a empêché le progrès. On est donc confronté à un cas où le caractère universel de la proposition démontrée est complètement remis en cause. On constate donc que le progrès de la science peut être bloqué par des obstacles internes. Mais on peut aussi constater que le fait de convaincre renvoi à l'approbation d'un certain nombre d'éléments que seul la société, c'est-à- dire la communauté des hommes, a les moyens de définir. [...]
[...] Il ne suffit donc pas d'avoir raison pour convaincre, il faut aussi maîtriser l'art du discours tant qu'il est utilisé avec sincérité. Convaincre a ainsi nécessairement un aspect fondamentalement subjectif, qui s'oppose à l'idéal rationnel de la démonstration. Nous sommes, de part notre condition d'humain et non d'élément logique infaillible, incapable de convaincre quand bien même nous avons raison. Il nous faut faire appel à de nombreux autres éléments, que parfois nous n'avons même pas les moyens de contrôler. Si un jour nous sommes injustement accusé d'un crime, saurons- nous convaincre l'accusation de notre innocence ? [...]
[...] Il a utilisé la démonstration, il avait raison, et pourtant personne ne l'a cru. En effet au XVIIè siècle tout le monde est persuadé que Galilée se trompe et l'Eglise joue un rôle immense, et on peut donc en conclure que pour convaincre il faut une certaine approbation de la part des autres hommes. Argumenter renvoi ainsi à des causes purement humaines qui s'opposent à l'infaillibilité du théorème mathématiques. En effet le fait de convaincre, même si il apparaît évident que la démonstration est un outil nécessaire pour exposer la vérité, ne peut se réduire à des règles de logique. [...]
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