On définit généralement la conscience comme la connaissance immédiate qu'un sujet a de lui-même, de ses pensées et de ses actes. Il semble donc difficile de pouvoir prendre conscience lorsqu'un individu est conscient : comment prendre ce que l'on a déjà ?
Comment un individu qui a une connaissance immédiate de lui-même, de ses pensées ou de ses actes peut-il prendre conscience ? On comprend mieux le rôle de la prise de conscience à partir de l'expérience inverse de ''perte de conscience'' : le sommeil par exemple (...)
[...] Autre implication de la prise de conscience : la modification de l'appréhension du réel. En effet, postérieurement à la prise de conscience, l'individu se projette différemment. C'est ce que prouve Kant dans son Anthropologie du point de vue pragmatique. Il y explique que l'enfant, ne s'exprime en disant je seulement quelques temps après avoir acquis la maitrise de la parole. En disant l'enfant prend conscience de son identité, de lui même, l'enfant n'a alors plus le sentiment mais la pensée de lui même. [...]
[...] Paradoxalement, c'est autrui qui semble être le meilleur moyen de prendre conscience de soi. Par exemple, s'entendre nommer ou connaître l'image qu'autrui a de soi. Enfin, toute marque de soi inscrite dans l'extérieur et donc extérieur à soi permet une prise de conscience : c'est notamment le cas des créations artistiques. Chez l'enfant on retrouve ce besoin de laisser une trace dans son environnement quand il fait des ricochets. On peut donc dire que c'est souvent grâce à des éléments extérieurs que l'on acquiert une plus grande intimité avec soi. [...]
[...] Prendre conscience est bien un gain dans la mesure où cela permet d'ajouter un objet à l'ensemble des objets dont un individu a conscience. Mais c'est aussi une rupture, car cela modifie le rapport au monde, l'appréhension du réel. [...]
[...] En effet, l'individu n'a pas conscience de tout, sa conscience est limitée, incomplète : elle n'est qu'un filtre subjectif de la réalité. C'est bien grâce au fait que sa conscience est limitée et donc qu'elle peut être complétée, que l'individu peut prendre conscience. Il faut donc déterminer les éléments qui constituent la non conscience''. Tout d'abord, la conscience de l'homme est limitée par ses sens qui ne sont pas en mesure de percevoir l'intégralité de ce qu'il pourrait voir sentir ou entendre. [...]
[...] Perdre conscience c'est donc ne plus savoir ce que l'on est en train de faire, penser ou percevoir. L'expérience du réveil est elle aussi utile pour saisir ce qu'est une prise de conscience. En effet, en s'éveillant l'individu est confronté subitement à un champ d'existence dont il n'avait plus conscience : en ouvrant les yeux il se heurte à un environnement qu'il n'envisageait plus. La prise de conscience serait alors prise en compte de réalités délaissées par l'attention ou la vigilance. [...]
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