Dissertation de philosophie sur le sujet : « Le plaisir peut-il fonder la morale ? » Autrement dit, peut-on concilier le "bon à" et le "bon en soi" ? Peut-on espérer une conciliation entre action morale et bonheur subjectif ? Peut-on trouver du plaisir à être moral ?
[...] S'il est assimilé à la satisfaction de nos désirs alors il ne peut pas engendrer d'actions morales car le désir a un caractère subjectif. Cependant il existe une conciliation immanente entre bonheur et morale si on accepte les lois de la nature, donc si on s'accepte soi-même. En tant qu'hommes, nous recherchons notre bonheur mais nous voulons aussi tendre vers un idéal d'humanité. Cette solution nous apporte donc la clef pour être en harmonie avec soi-même, se sentir libre, et pouvoir ainsi agir moralement. L'homme pourrait ainsi concilier son propre plaisir avec la moralité vers laquelle il rêve de tendre. [...]
[...] Ainsi, le plaisir particulier rentre souvent en contradiction avec la morale. Ce qui nous fait plaisir à nous ne fait pas forcement du bien aux autres. Mais en tant qu'humains, nous avons un idéal de moralité et il est normal de se demander comment s'en rapprocher le plus possible. La solution de facilité serait de poser notre bonheur comme fondement de la moralité. Cependant le problème est plus complexe. Il faut avant tout se demander ce qu'est le plaisir. S'il consiste en l'assouvissement de nos désirs (il serait alors strictement subjectif), alors il paraît difficile de le concilier avec la moralité, qui elle, est universelle. [...]
[...] Donc le plaisir pourrait fonder la morale. Accepter d'être déterminé permet de se conserver soi-même et de se préserver dans son être, c'est-à-dire de se développer. Pour Spinoza, l'effort que l'on fournit pour se développer s'appelle le conatus, qui correspond au désir. Se développer soi-même permet de passer d'une passion positive à une passion négative Selon lui, c'est en écoutant nos désirs que l'on progresse, donc que l'on devient plus libre et donc que l'on peut agir moralement. L'idée de conatus permet donc de penser que pour être moral, il faut écouter nos désirs, donc progresser, se développer, ce qui est source de plaisir. [...]
[...] Alors, pour Kant (dans son Postulat de la raison pratique), le seul moyen de nous redonner l'espoir et de rendre la moralité acceptable c'est d'avoir la foi. On peut ainsi espérer que notre moralité soit récompensée dans l'au-delà. Donc pour lui, la conciliation bonheur/morale est transcendante, elle n'est possible qu'après la mort, à condition d'avoir la foi. Le plaisir semble correspondre à l'assouvissement de nos désirs. La morale, qui est universelle, ne semble donc pas fondée sur le plaisir, qui est subjectif. Cependant, on peut attendre de l'homme qu'il éprouve du plaisir en étant moral, ce qui placerait le plaisir comme fondement de la morale. [...]
[...] Par ailleurs, le bonheur peut passer par le fait de se sentir libre. Or, pour Spinoza, l'être humain en tant qu'être naturel, n'est pas libre, il est déterminé (il n'échappe pas aux lois de la nature). Il se croit libre car il a conscience de son effort pour le devenir, mais c'est une illusion ; en fait il est déterminé. L'homme peut donc être heureux en se sentant libre. En effet, quoi de plus satisfaisant que de prendre une décision de façon autonome, de faire un choix personnel, comme arrêter de fumer par exemple ? [...]
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