Dissertation portant sur le sujet : Dans son essai "Ce que je crois", 1985, l'écrivain Albert Memmi évoque ce qu'il appelle "l'hétérophobie" (peur agressive d'autrui). Il affirme que cette réaction, à base de peur et de concurrence, ne relève pas seulement du délire : elle a une fonction : "elle fut, et en un sens elle reste vitale pour l'espèce humaine."
[...] L'hétérophobie est conduite par l'ignorance et ensuite, elle conduit elle-même à une fermeture d'esprit qui peut devenir extrêmement perverse. La défense devrait connaître une limite vitale et supprimer le rejet littéral d'autrui. Puisque ces peurs sont conduites par l'ignorance, un moyen de neutraliser les aspects néfastes de l'hétérophobie serait l'éducation. Comme l'expose parfaitement Corinne Lepage (sur le site corinne-lepage.com) L'école contribue à la prospérité des sociétés, à l'élimination des discriminations de toutes sortes, à la défense de la paix et du bien commun, à la meilleure compréhension des peuples. [...]
[...] Parfois, lorsque discriminés, certains individus auront comme réflexe d'affirmer et approfondir leurs caractéristiques au lieu de se fondre à la foule. Une fois l'acceptation de la différence reconnue, il peut se produire une affirmation personnelle entraînant un besoin de créer. La peur d'autrui peut aussi pousser un individu à s'exprimer, s'exalter. Notamment chez les artistes, on remarque de nombreux mouvements littéraires, artistiques ou musicaux issus de certaines époques difficiles ou de certains exils. La création est une victoire sur la peur. C'est notre vraie destinée. [...]
[...] Si une race était franchement supérieure, elle saurait agir en tant que médiateur, elle saurait répondre à l'attaque comme l'on répond à un chien aboyant; en essayant de communiquer. Il est presque ridicule d'énumérer les exemples de situations tragiques conduites par l'hétérophobie. Des guerres jusqu'aux humiliations et blessures personnelles, l'hétérophobie est la plus souvent responsable. Elle laisse facilement tomber dans des catastrophes telles que le Génocide du Rwanda (environ victimes), le génocide juif (ou shoah), le génocide des tziganes, les ghettos, le conflit israélo-palestinien etc. [...]
[...] Elizabeth Badinter, écrivaine et professeur agrégé de philosophie soutient la thèse ci contre : Chaque fois que l'on fait passer nos différences avant nos ressemblances, on met le doigt dans un processus d'affrontement Le dilemme de la différence bouleverse le peuple israélo-palestinien, par exemple, depuis des décennies. Les peuples, tribus, castes se sont toujours affrontés, devenant acteurs assurés de l'hétérophobie. De la est issu la guerre. Prenons l'exemple d'un chien qui aboie lorsque un individu inconnu entre dans son domaine, sa maison. Il le fait par principe de défense et par réaction à une peur. En général, l'individu en question fera alors l'effort de communiquer avec l'animal, de l'amadouer, de s'avouer ami et non ennemi. [...]
[...] Cette théorie semble ridiculement paradoxale. Pourtant pour bien comprendre, il faut d'abord creuser dans la signification de l'expression hétérophobie et aborder de manière claire sa provenance et ses caractéristiques. Ensuite, l'idée de Memmi sera abordée. Sa thèse n'était pas pondue de manière inconsidérée et, l'hétérophobie pourra se dessiner des atouts qui n'étaient pas évidents et pourtant bien réels. Pour finir, il est bien important de faire la balance et d'ensuite peser la perversité et les dommages que fait l'hétérophobie et comment la vaincre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture