Dissertation sur le sujet : Dans quelle mesure peut-on se libérer du passé ? En quoi pouvons-nous entériner des pans de notre vie ? Par quels moyens s'en détacher et rompre avec ce lien invisible ? Et même, jusqu'où peut-on exorciser certains faits commis, appris ou vécus ? On peut d'ailleurs se demander si, dans une certaine mesure, se dégager de son passé individuel aussi bien que collectif est un devoir envers nous-même pour préserver nos libertés.
[...] On tente alors de se libérer du présent par le passé. De plus, l'éducation, les études, les expériences nous tournent vers l'avenir. Le passé nous procure une identité, des connaissances sur lesquelles son peut s'appuyer, il nous pousse à avancer dans la mesure où il n'est pas destructeur ou envahissant. Conclusion : Finalement, on a pu démontrer que le passé constitue notre essence, construit la liberté et un développement aussi bien personnel que collectif. S'il nous nuit en nous apportant une vision fausse ou en nous rongeant de l'intérieur, alors il est nécessaire de l'analyser et de l'apprivoiser, mais penser que l'on pourrait l'enterrer est insensé. [...]
[...] Même si elle le rend plus supportable, elle ne l'annule pas. On est libéré d'une part du poids mais pas de ses réminiscences. La libre-association permet de surmonter le passé. Ainsi, tout comme Apollinaire entrait à reculons dans la modernité, le regard toujours fixé vers l'arrière, à l'image de l'horloge du quartier juif de Prague qui tourne à rebours, l'Homme n'anéantit jamais son passé, d'une part parce qu'il est humain et rassurant de pouvoir s'appuyer sur des normes déjà établies et que l‘inconscient refoule mais n'oublie pas, d'autre part parce que le passé est constitutif de notre identité, émancipateur : il nous construit. [...]
[...] Un autre exemple évocateur est celui de la Révolution française. Le peuple d'Ancien Régime, qui pâtissait des scléroses intellectuelles de la société, du carcan des traditions et du poids de la hiérarchie s'est insurgé contre ce régime caduc mais pourtant au XIXème siècle, Tocqueville a relevé des traces d'Ancien Régime dans chaque gouvernement des réminiscences- et a affirmé que l'Histoire est une galerie de tableaux qui comporte peu d'originaux et beaucoup de copies De la même façon, l'historien Braudel parlait de spasmes frénétiques des événements, comme une courbe sinusoïdale : le passé n'est jamais en ce sens totalement aboli. [...]
[...] Tout comme il demeure des tendances conservatrices. On parle en ce sens d'hétéronomie, c'est-à-dire de quelque chose qui détient un pouvoir légitimé par son ancienneté. Les hommes ont besoin d'une protection, de se raccrocher à une abstraction ou à quelque chose, dont ils ont du mal à faire le deuil. De la même façon qu'ils se réfèrent à un tuteur selon l'expression de Kant ou à des préjugés pour ne pas avoir à penser par soi-même. Par ailleurs, l'inconscient freudien, le ça exclut toute responsabilité de cet attachement au passé. [...]
[...] Le souvenir est donc la force de l'Homme qui tire des leçons d'expériences utiles. Il apprend au fur et à mesure. Il apprend pour oublier aussi, mais oublier prend ici le sens d'enfoui dans l'inconscient Par la répétition il acquiert des réflexes, comme marcher ou conduire. Ainsi quand il conduit il ne pense plus à la technique mais se concentre sur les dangers de la route : il apprend pour être plus libre donc. La mémoire est ici une libération, et, en quelques sortes, la libération de ce passé-là serait un emprisonnement perpétuel. [...]
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