Quand on parle du souverain, on entend souvent au sens politique le chef, c'est-à-dire celui qui est à la tête, celui qui détient le pouvoir. En effet, le souverain est celui qui dirige un Etat, autrement dit celui qui l'emmène dans une direction. Le terme "souverain" s'emploie également comme un adjectif. Le souverain est, au sens de Kant, l'inconditionné absolu, c'est-à-dire la condition de la suite (exemple : le petit garçon qui pousse une série de dominos est l'inconditionné absolu, les dominos eux sont conditionnés).
Qui dit souverain dit peuple : le souverain exerce ses pouvoirs pour/sur des hommes qu'on appelle les sujets. Ce terme de sujet a un double sens : de part son origine latine ("sub-jacere" = celui jeté en dessous) il désigne un sujet soumis au souverain, un peuple assujetti. Aujourd'hui, on parle moins de sujets et plus de citoyens.
La question du souverain amène plusieurs notions comme la notion d'attente et/ou de confiance des sujets plus ou moins soumis qui dépendent du pouvoir du souverain. En somme, on a une relation de dépendance : le peuple a besoin du souverain, mais le souverain a besoin du peuple sans lequel il n'existerait pas. Comment s'ordonne cette relation de nécessité ? On peut également se demander si le souverain est le signe d'un Etat de droit voulu par les hommes.
I. Le souverain comme signe d'une communauté organisée des hommes
Qui dit souverain dit groupe ou communauté d'individus qui vivent ensemble. La notion de chef existe déjà dans les sociétés primitives dont parle Clastres. Ce qui légitimise le pouvoir du chef dans ce type de société est la force. Mais alors, qu'est-ce qui légitimise le pouvoir d'un homme plus que d'un autre dans les sociétés post-primitives ? On peut penser à la notion de droit divin : la monarchie met en avant une sorte d'élection divine qui justifie la souveraineté d'un individu (...)
[...] La notion de chef existe déjà dans les sociétés primitives dont parle Clastres. Ce qui légitimise le pouvoir du chef dans ce type de société est la force. Mais alors, qu'est-ce qui légitimise le pouvoir d'un homme plus que d'un autre dans les sociétés post-primitives ? On peut penser à la notion de droit divin : la monarchie met en avant une sorte d'élection divine qui justifie la souveraineté d'un individu. Ou plus simplement, le choix du peuple peut être une autre forme de légitimisation du pouvoir d'un homme sur les autres. [...]
[...] Cette communauté est donc représentée par un souverain, mais quelle est exactement la place de ce souverain dans la société ? II. Le souverain et sa place transcendante dans la société Lorsque les hommes se rassemblent, ils créent une communauté et contractent à un pacte. Dans l'état de nature tel qu'il serait si les hommes n'avaient pas fonder d'État de droit, chaque individu serait son propre législateur. Chacun aurait tous les droits, mais finalement, le droit n'existerait même pas puisque tous les monde aurait tous les droits (guerre de tous contre tous). [...]
[...] La notion de souveraineté du peuple se rapproche de la notion de démocratie : c'est le peuple tout entier qui a (techniquement) le pouvoir et dirige la communauté (via des représentants choisis). Chez Rousseau, c'est le peuple qui est souverain. Le souverain fait exception, mais pas parce qu'il posséderait des privilèges. Non, le souverain fait exception car il n'est pas contractant. Ainsi, dans le cadre de la souveraineté du peuple, les individus sont contractants, mais le moi commun ne l'est pas. [...]
[...] Le terme souverain s'emploie également comme un adjectif. Le souverain est, au sens de Kant, l'inconditionné absolu, c'est-à-dire la condition de la suite (exemple : le petit garçon qui pousse une série de dominos est l'inconditionné absolu, les dominos eux sont conditionnés). Qui dit souverain dit peuple : le souverain exerce ses pouvoirs pour/sur des hommes qu'on appelle les sujets. Ce terme de sujet a un double sens : de part son origine latine sub-jacere = celui jeté en dessous) il désigne un sujet soumis au souverain, un peuple assujetti. [...]
[...] Les citoyens sont soumis car ils sont ignorants : les philosophes gouvernent tandis que les citoyens obéissent. Mais cet aspect n'est pas forcément évident et des dérives peuvent amener le peuple à rejeter le souverain. Un des nombreux exemples qu'offre l'histoire serait la Révolution française de 1789 : le Roi depuis plusieurs générations ne pense plus au Bien commun de son peuple qui a faim et vit dans la misère alors que la Cour jouit de nombreux privilèges. Le peuple arrive donc à saturation et fait tomber le souverain (et sa tête). [...]
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