La nature semble indiquer la fin sans indiquer les moyens d'y parvenir. Epicure, de par son insistance sur le désir, ne traite pas du contenu profond de la nature : elle n'indique pas vraiment ce que nous devons faire.
Cicéron prend d'abord son inspiration chez les stoïciens. (Stoïcisme : la nature est un modèle ; la nature est divine). Chez Cicéron, le mal n'est pas naturel. La justice est naturelle. Pour Cicéron, l'intérêt général est l'intérêt particulier.
Chez Rousseau, l'homme est solitaire, mais cette nature est imparfaite : il y a une évolution, un début de vie sociale mauvaise. Impossibilité de revenir aux origines. Distinction entre l'amour de soi qui est naturel et l'amour propre : dénaturé : besoin du regard d'autrui pour renvoyer une image sublime.
Au moment d'agir, l'homme est souvent perplexe. Ses désirs sont parfois contradictoires et les circonstances sont changeantes. C'est pourquoi, dès la civilisation grecque de l'Antiquité, nombre de penseurs proposent à l'homme de consulter sa nature. En revenant à soi, en cessant d'être le jouet de forces qui lui échappent, l'homme pourrait alors agir de manière heureuse c'est-à-dire en conformité avec son être. Toutefois, cette attitude présuppose que notre nature constitue une source de lumière et comme le premier guide de notre action. Est-ce effectivement le cas ? En d'autres termes, notre nature nous indique-t-elle ce que nous devons faire ? Répondre à cette question revient à savoir si au fond de nous-même nous détenons le critère grâce auquel chacun de nous peut exercer un discernement radical concernant son agir.
I. Comment notre nature relie-t-elle le sujet humain à son action ?
A. Que nous suggère la nature ?
Notre situation concrète semble assez étrange lorsque l'on prend en compte les termes du sujet. En effet, si notre nature indique à chacun de nous ce qu'il doit faire, ceci semble se vérifier seulement dans le cas d'actes qui ne sont pas spécifiquement humains (respirer, digérer, retirer la main du feu). Le problème posé par le sujet apparaît quand on souligne l'originalité du verbe « indiquer » (...)
[...] Loin que la nature s'oppose à la technique et à la culture, elle en est en quelque sorte le premier principe, dans le cas de la nature humaine. Cette dernière pourrait en effet et de manière paradoxale être comprise comme une source d'inspiration de nos meilleurs comportements culturels. Ainsi par exemple, si nous respectons le code de la route, c'est probablement par peur, culturelle du gendarme. Mais si, plus en profondeur nous faisons en sorte de ne pas blesser autrui, n'est-ce pas d'abord parce qu'il est un autre nous-même et que, pour reprendre l'expression d'Aristote, l'homme est naturellement philanthrope ? [...]
[...] Notre nature nous indique-t-elle ce que nous devons faire ? Epicure : philosophie hédoniste ; notion de plaisir, donc de désir. La nature semble indiquer la fin sans indiquer les moyens d'y parvenir. Epicure, de par son insistance sur le désir, ne traite pas du contenu profond de la nature : elle n'indique pas vraiment ce que nous devons faire. Cicéron prend d'abord son inspiration chez les stoïciens. (Stoïcisme : la nature est un modèle ; la nature est divine). [...]
[...] Ensuite, et toujours grâce à notre pensé, nous découvrons qu'il existe un écart entre ce que nous devons faire et ce que nous faisons effectivement. En effet, si notre nature nous propose d'agir dans une certaine direction, c'est à chaque fois le sujet qui dispose, c'est-à-dire qui, par choix, ratifie ou pas les indications naturelles. Nous comprenons enfin que grâce à la pensée, nous ne restons pas prisonniers de ce qui se fait socialement et que l'on prend souvent à tort pour naturel Néanmoins, ce dernier aspect pose de nouvelles difficultés et nous invite à clarifier les rapports, souvent conflictuels mais subtils qui existent entre nature, culture, et technique. [...]
[...] En d'autres termes, notre nature nous indique-t-elle ce que nous devons faire ? Répondre à cette question revient à savoir si au fond de nous-même nous détenons le critère grâce auquel chacun de nous peut exercer un discernement radical concernant son agir. Comment notre nature relie-t-elle le sujet humain à son action ? Que nous suggère la nature ? Notre situation concrète semble assez étrange lorsque l'on prend en compte les termes du sujet. En effet, si notre nature indique à chacun de nous ce qu'il doit faire, ceci semble se vérifier seulement dans le cas d'actes qui ne sont pas spécifiquement humains (respirer, digérer, retirer la main du feu). [...]
[...] C'est dans cet espace que chacun d'entre nous devra poser la question que dois-je faire ? avant de tenter d'y répondre. Cependant, nous constatons que notre nature n'apporte pas de réponse claire et univoque à cette dernière question. Certes, des limites sont tracées, au-delà desquelles, l'homme disparaît dans la bestialité ou se perd dans une illusoire spiritualisation. Il reste que chacun doit apporter une réponse personnelle à une question que notre nature rend nécessaire mais pour laquelle elle ne livre pas de solution immédiate. [...]
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