Dissertation de philosophie portant sur le sujet : La langue universelle est-elle réalisable ? La thèse de Saussure signifie que la langue n'est nullement une relation simple entre signifiant et signifié. Ou même, qu'elle n'est nullement assimilable à la relation naturelle entre le mot et la chose, contrairement à ce que soutenait Cratyle, dans le dialogue du même nom de Platon.
[...] Enfin, son hypothèse étant a priori, nous n'avons de toute façon aucun moyen de la vérifier. Conclusion Le projet de réaliser une langue universelle nous a paru impossible en raison du fait que la langue est un découpage conceptuel de la réalité, ce qui fait que toute entente réelle est à jamais impossible. Mais il nous semble possible, toutefois, qu'il existe une langue universelle au sens d'une structure universelle de toutes les langues. Certes, nous venons de le voir, ce n'est qu'une possibilité parmi d'autres seulement, et qui pourra donc toujours avoir ses détracteurs. [...]
[...] Par là, on devine déjà que ce qui caractérise la langue sera quelque chose de culturel. Ce sont les membres d'une communauté donnée qui attribuent à un signifiant (image vocale ou acoustique) un signifié (image mentale ou concept). Ainsi, si un anglais, pour référer à ma "soeur", utilise le signifiant "sister", en français, ce sera "soeur". Ce qui définit donc la langue, c'est, au-delà de sa conventionalité, et donc, de son caractère arbitraire, ainsi que son caractère culturel et social, sa particularité. [...]
[...] Comment en arrive-t-il à cette affirmation? En disant qu'on en a besoin pour expliquer le fait que les enfants sont capables d'apprendre une langue qui a une grammaire complexe en un laps de temps relativement court, et en se basant sur des données limitées. On ne peut en rendre compte par l'hypothèse des essais et erreurs, donc, il ne reste plus, selon Chomsky, que son hypothèse : tout se passe comme si nous étions prédisposés à apprendre une grammaire qui comporte ce genre de règles, et comme si cette connaissance était par conséquent déjà inscrite dans la structure de la faculté du langage. [...]
[...] Mais, nous pouvons dès lors au moins émettre la possibilité que la langue universelle n'est pas un mythe. Si Chomsky a raison, en effet, alors, elle n'est pas un mythe, et l'obstacle culturel n'en est plus vraiment un. [...]
[...] Ce que veut dire Cratyle, c'est que la langue universelle est tout à fait possible : il suffit de modeler les noms sur les propriétés réelles et naturelles des choses. Alors, en effet, nous aurions un moyen d'entente facile : il suffirait de désigner chaque chose par le mot qui lui appartient en propre. En ce sens, on ne voit pas ce qui pourrait bien faire obstacle à la réalisation d'une langue universelle : elle ne serait plus liée aux décisions propres particulières à chaque société ou culture, et ne serait donc pas emprunte de tout le sous bassement propre à chaque culture; et surtout, il serait possible que tout homme en tant qu'homme la pratique en toute objectivité : nous dirions alors les mêmes choses avec les mêmes mots. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture