Dissertation de philosophie sur le sujet : « Peut-on tout dire ? ».
[...] Par exemple, un muet peut très bien utiliser le langage. Ainsi, pour Descartes, la capacité d'utiliser le langage s'identifie à la raison que tout homme possède le bon sens est la chose la mieux partagée Donc le langage confère à l'homme le pouvoir de construire des énoncés de manière illimitée à partir d'un nombre réduit de signes, que l'on peut combiner différemment. Ainsi, grâce à la rationalité, les pouvoirs du langage sont infinis : l'homme peut tout dire. Il suffit pour cela de créer de nouveaux mots à partir d'un nombre réduit. [...]
[...] Le langage apparaît comme le fruit de la rationalité de l'homme. En tant qu'être libre et rationnel, l'homme peut tout dire dans la mesure où le langage est illimité. En effet, grâce à la raison, l'homme, à partir d'un nombre réduit de mots, peut créer ses propres mots en les combinant différemment. Cependant, l'existence de réalités ineffables, comme la conscience ou l'expression d'une œuvre d'art, remet en cause le pouvoir illimité du langage. Non seulement celui-ci serait limité lorsqu'il s'agit de décrire ce qui est de l'ordre de l'immatériel ou du spirituel, mais il est en plus limité par la structure spécifique de chaque langue. [...]
[...] Peut-on concevoir un langage sans pensée ? La réponse est négative, puisqu'en tant que pensée conceptuelle, elle est liée et soumise au langage. D'où le fait que le langage soit une spécificité humaine : c'est ce qui différencie l'homme de l'animal. Sans le langage, l'homme serait semblable à l'animal, il dirait peu de choses. Ainsi, le langage est propre à l'humanité. En conséquence, le langage apparaît comme l'essence de l'humanité. En définissant l'homme comme un être rationnel, alors le langage est l'essence de l'homme puisque le langage est le fruit de la rationalité de l'individu. [...]
[...] Chaque langue possède sa grammaire spécifique qui détermine ce que l'homme peut dire ou ne pas dire. Même si on a l'impression que l'on peut tout dire, inconsciemment la grammaire exerce une censure : les paroles de l'individu sont donc prisonnières, enfermées par la grammaire de sa langue maternelle. En ce sens, le sujet ne peut tout affirmer. A la censure exercée par la grammaire s'ajoute celle exercée par le lexique. La preuve est que le lexique exerce une censure est qu'il y a des mots qui n'existe que dans une ou plusieurs langues. [...]
[...] D'où, les mots sont efficaces lorsqu'ils décrivent tout ce qui est de l'ordre du matériel. Cependant, dès qu'il s'agit de décrire certaines réalités comme l'émotion, les sentiments, les mots sont impuissants. Le langage humain apparaît limité en ce sens qu'il ne peut pas aborder l'immatériel, le spirituel : on ne peut pas tout dire. On peut le vérifier notamment avec l'exemple de la conscience : dès que nous voulons décrire en mots des choses que nous pensons ou nous ressentons, nous éprouvons les pires difficultés. [...]
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