Dissertation : "L'homme est une idée historique, non pas une espèce naturelle"

Résumé du document

Dissertation de philosophie portant sur cette citation de Merleau-Ponty : "L'homme est une idée historique, non pas une espèce naturelle". L'homme est un être complexe et changeant ce qui explique qu'il a été et est encore source de nombreuses interrogations de la part des philosophes, des scientifiques... On a pu constater sur l'échelle du temps une évolution des moeurs, techniques et autres définissant l'homme comme une espèce unique en son genre. Cependant, certains philosophes, et c'est le cas de Merleau-Ponty dans la phénoménologie de l'esprit s'interroge sur cette évolution et la création artificielle que devient progressivement l'homme face à une nature qui semble être le modèle même de la staticité et de la constance.

Extraits

[...] Ainsi, cette première étape qui fait que l'homme se reconnaît comme acteur dans le monde à travers le temps et donc l'histoire, montre que l'homme est le seul à s'inscrire dans le temps de forme volontaire : il sait que le temps existe, qu'il est une notion, une valeur inaltérable, qui s'écoule. Il a conscience des effets du temps sur le monde et les êtres, grâce à ce qu'il sait de l'histoire qui le précède, mais aussi grâce à celle qu'il construit et vit au jour le jour ; d'ailleurs, on remarquera que l'homme est le seul à vouloir lutter contre les effets du temps : les archéologues découvrent l'histoire passée, tentent d'en préserver les reliques et de les conserver pour les générations à venir en les rénovants. [...]

[...] Bien que cette idée ne soit pas à bannir, il semblerait néanmoins que le concept de l'homme comme idée historique n'aille pas directement dans ce sens. Une autre idée voudrait que l'homme, comme toutes espèces, soit évolutif et connaisse des changements et des altérations dues au temps : l'homme en effet, en tant que machine biologique, c'est à dire en tant qu'organisme vivant fonctionnant grâce à des mécanismes internes biologiques et naturels très précis, au cour des millénaires, évolué. Il ne semble pas inutile de rappeler que avant de devenir homo sapiens sapiens nous étions des homo erectus et homo habilis, bref que nous sommes, grâce à des mutations génétiques, passés d'état de grands singes à celui d'homme. [...]

[...] Ainsi nous en avions déduit que Merleau-Ponty aurait pu vouloir mettre en valeur une différence fondamentale qui nous distingue des autres espèces naturelles. En ce sens l'homme n'est rien d'autre qu'une espèce historique qui dompte la nature en fonction de ses besoins et se construit à travers le temps car l'histoire est la preuve même que le temps est témoin de notre évolution que ce soit d'un point de vue biologique, technique ou culturel. La nature émet une idée d'éternité, de solidité, ce qui lui confère un caractère unique de non évolution, de cycle, de stagnation à l'inverse de l'homme qui se défini à par une constante évolution. [...]

[...] Il semblerait que la mémoire collective ne retienne que des événements dignes de l'être, en ce sens on préférera se souvenir de la date d'un conflit plutôt que celle de l'élaboration de la première crème brûlée ou que celle de la mort du chien du maréchal un tel, il semblerait ainsi que la mémoire soit sélective et que la pensée objective réduit les souvenirs aux souvenirs volontaires. Ainsi, c'est autour de certains événements que se construit une mémoire collective, mémoire qui, à l'occasion peut devenir officielle mais qui pourra dès lors se trouver contestée. [...]

[...] La nature humaine veut que nous pensions le monde qui nous entoure, c'est ce que font les philosophes : ils pensent leur temps, le temps passé, le temps à venir, ils ne créent pas de prévisions mais ils déduisent ou supposent selon une étude logique de ce qui pourra advenir à la race humaine et au monde qu'elle habite. C'est ce que semble vouloir faire notamment Merleau-Ponty dans la phénoménologie de l'espèce d'où est extrait cette phrase l'homme est une idée historique non pas une espèce naturelle ».Nous avons pu constater lors de notre précédente étude que cette phrase semblait émettre une cassure entre ce qu'est une idée historique et ce qu'est une espèce historique et qui supposait le fais que l'homme ne pouvait être qu'une idée historique. [...]