Dissertation dont le sujet est : N'y a-t-il que ce qui dure qui a de la valeur ? Si ce qui dure peut avoir, dans les faits, et en droit, de la valeur, faut-il en conclure que l'épreuve du temps, à elle seule, est un critère de valeur ? Ne peut-on juger avec sévérité des « choses » qui durent, et à l'inverse découvrir du sens dans ce qui n'est qu'éphémère ?
[...] Le rôle des anciens dans les guerres, qui exhortent, incitent, envoient à la guerre). Ce qui donne aux paroles raison et vérité n'a rien à voir avec l'âge. Ce qui dure, qui se répète, ce sont aussi les habitudes, les préjugés, les erreurs cf. les croyances vieilles comme le monde les superstitions, mais aussi les rumeurs. L'esprit humain, dit Bachelard, arrive toujours trop vieux à la science, vieux de son ignorance, de ses préjugés Il n'y a pas de vérité première, il n'y a que des erreurs premières ajoute-t-il. [...]
[...] Non, il n'y a pas que ce qui dure qui a de la valeur. L'affirmer, c'est rendre l'homme prisonnier, otage du passé. Si une chose qui dure a de la valeur, c'est que la conscience, dans le présent, la réactualise, la reprend à son compte, la refonde. Sinon, c'est le poids mort qui entrave, inhibe, celui des usages et des fausses sécurités. Si une chose qui dure a de la valeur (une idée, un sentiment, une coutume) ce n'est pas en tant qu'elle dure, mais par se qualités propres. [...]
[...] Nietzsche, un péché contre la vie (la Peur ? Ainsi en arrive-t-on à reposer la question de la valeur, qui, dans son essence, est à mettre en relation avec le futur et ce qui est à venir, et non pas avec le passé et ce qui a été ou qui continue d'être. [ III. Ce qui a de la valeur : une exigence de l'esprit, non une détermination des choses elles-mêmes.] La valeur, c'est ce que la conscience pose comme norme, comme bien. [...]
[...] Ne peut-on juger avec sévérité des choses qui durent, et à l'inverse découvrir du sens dans ce qui n'est qu'éphémère ? Pour examiner le bien fondé du jugement qui lie sans réserve la valeur à la durée, nous réfléchirons sur les raisons objectives et subjectives qui peuvent expliquer ou justifier ce jugement, et nous chercherons s'il n'y a pas dans la notion de valeur quelque chose qui ne relève pas de la durée, voire même qui s'y oppose. [ I. Un constat : ce qui dure acquiert de la valeur ] Qu'est-ce que durer ? [...]
[...] Point de vérité unique, définitive, universelle, valable pour toujours dogmatisme des pensées de la raison, de la vérité, de l'absolu), mais des vérités relatives, transitoires, provisoires, qui sont autant de stratégies de savoir et de pouvoir, adéquates à un secteur de la réalité, et pour un temps donné. Ici encore la durée, autrement dit la permanence ou persistance d'une vérité conçue comme modèle, est inefficace, voire dangereuse. Ce qui dure, c'est aussi ce qui peut engendrer l'usure, la monotonie. Ce qui ne dure pas peut avoir de la valeur. Bien qu'elles ne durent pas, ou précisément parce qu'elles ne durent pas ? [...]
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