A de nombreuses périodes de l'histoire, ou même parfois dans sa vie quotidienne, l'homme fut confronté à un problème d'ordre moral qui était de savoir si désobéir pouvait être un devoir. L'histoire nous a montré que ce problème revenait souvent, il est d'ailleurs toujours d'actualité. Est-il possible et légitime que le fait de désobéir puisse constituer un devoir ?
Cela pose un problème d'éthique, de morale. Le fait de manquer à un engagement (l'obéissance) peut-il permettre d'en respecter un autre (la loi de la morale) ? Désobéir peut-il constituer une obligation ?
Afin de répondre à ces interrogations, nous allons donc étudier en détail le concept de désobéissance et celui de devoir. Pour cela, nous verrons dans une première partie que le fait de désobéir peut être présenté comme un acte inconvenant, irrespectueux. Dans une deuxième partie, nous étudierons en quoi le fait de désobéir peut être perçu comme un devoir moral. Enfin dans une dernière partie, nous analyserons l'impact que peut avoir l'acte moral (que constitue la désobéissance) sur l'humanité.
Désobéir, c'est refuser d'obéir et donc ne pas respecter l'ordre donné et par conséquent ne pas respecter celui qui a donné l'ordre en question. La désobéissance prouve le manque de respect et donc le manque d'intérêt pour l'ordre donné. Prenons l'exemple d'Antigone, personnage de la tragédie Antigone de Sophocle. Fille d'Oedipe et nièce du roi Créon, elle est la soeur de Polynice et d'Etéocle. Ces derniers s'étant entretués, le roi Créon proclame un édit royal interdisant à quiconque de donner une sépulture à Polynice. Mais Antigone brave cet édit royal et va enterrer son frère (afin qu'il puisse reposer en paix).
Par son acte, Antigone prouve son manque de respect envers son oncle. C'est une trahison par rapport à son oncle et donc à son roi, mais elle bafoue aussi son rôle de citoyenne en bravant la loi. Désobéir constitue donc une attitude irrespectueuse.
Mais le fait de désobéir peut être plus grave encore. Gardons l'exemple d'Antigone de Sophocle. Dans le cas d'Antigone, braver l'édit royal signifie violer les lois et par conséquent se mettre en situation illégale, en situation de hors-la-loi (...)
[...] Désobéir dans cet exemple est certes une violation des lois (militaires) mais c'est aussi un respect pour les lois de la morale. Nous pouvons donc considérer que désobéir, signifie manquer à un engagement (celui de l'obéissance à un supérieur) mais aussi et surtout en tenir un autre (l'obéissance à la voix intérieure, celle de la conscience). Dans le cadre d'une désobéissance à un ordre jugé immoral par sa conscience, désobéir (que ce soit dans le domaine militaire ou un autre) constitue une véritable action morale. [...]
[...] Antigone sait bien que la punition est la mort mais elle refuse d'obéir aux lois écrites, elle préfère suivre celles de son cœur, les lois non écrites de la nature. Désobéir devient donc un devoir dès lors que le sujet suit la voix de sa conscience. Ce devoir est une obligation morale qui donne lieu à l'action morale, acte désintéressé visant à obéir aux lois universalisables de la conscience. Cette deuxième partie nous a montré que désobéir peut donc être perçu comme un devoir. [...]
[...] Cela démontre bien que l'homme est doué de raison, qu'il est capable de suivre sa conscience et de faire les bons choix d'un point de vue moral. Le fait que des individus agissent de façon morale indique que la conscience a toujours un rôle et que le libre arbitre de chacun est toujours présent. Ceci confirme donc les théories existentialistes (Descartes et Sartre par exemple) selon lesquelles l'homme se détermine tout seul, sa conscience donne un sens à sa condition. Selon Descartes, l'homme se détermine lui-même, c'est ce qu'il appelle le libre arbitre. [...]
[...] Nous avons donc vu qu'au premier abord, désobéir peut être perçu comme un acte irrespectueux, et donc assimilé à un total manque de respect par rapport à l'ordre en lui-même, celui qui l'a donné mais aussi envers les autres qui le respectent. Désobéir peut aussi être un acte illégal dans certains cas, on se met hors-la-loi pour n'avoir pas respecté les règles. Mais désobéir peut être vu dans une autre perspective, cela devient alors un devoir, une obligation morale. On peut dans ce cas parler d'action morale. Le fait de désobéir par action morale, autrement dit guidé par sa conscience, traduit un grand respect pour l'homme et constitue un espoir pour l'humanité. [...]
[...] C'est une trahison par rapport à son oncle et donc à son roi, mais elle bafoue aussi son rôle de citoyenne en bravant la loi. Désobéir constitue donc une attitude irrespectueuse. Mais le fait de désobéir peut être plus grave encore. Gardons l'exemple d'Antigone de Sophocle. Dans le cas d'Antigone, braver l'édit royal signifie violer les lois et par conséquent se mettre en situation illégale, en situation de hors-la-loi. Le personnage désobéit sans se soucier des conséquences (elle va être condamnée à mort), le mépris des lois entraine alors le mépris de soi-même. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture