D'une part elle est centrée sur la question du devoir (doit-on ?) : ce qui en philosophie permet d'envisager une interrogation de nature morale : et, cela, au sens le plus large du terme. Il s'agit en effet de savoir ce qu'on doit faire - ou ce que l'on ne doit pas faire. Or le point d'application de ce devoir concerne un domaine à la fois très sensible et très ambitieux...
[...] Analyse du sujet & Introduction : La question posée comporte deux aspects assez nettement différents : D'une part elle est centrée sur la question du devoir [‘Doit-on ?'] : ce qui en philosophie permet d'envisager une interrogation de nature morale : et, cela, au sens le plus large du terme. Il s'agit en effet de savoir ce qu'on doit faire - ou ce que l'on ne doit pas faire. Or le point d'application de ce devoir concerne un domaine à la fois très sensible et très ambitieux : c'est celui de la satisfaction des désirs. Il s'agit donc de savoir comment conduire au mieux son existence lorsqu'on se rapporte à ce que l'on désire. [...]
[...] Cette formule a donc une tonalité étrange : la lourdeur grammaticale [deux verbes conjugués à l'infinitif : souhaiter satisfaire souligne d'ailleurs cet aspect. Elle nous invite semble-t-il à ne pas être réalistes et, ainsi, à nous satisfaire d'un rêve illusoire, quoique réconfortant : car souhaiter, ce n'est pas désirer : c'est former un vœu en espérant que des circonstances favorables le réaliseront, sans forcément se donner les moyens d'y parvenir. Ensuite, ce n'est pas tel ou tel désir qui est visé, mais tous ses désirs : ces derniers doivent être considérés dans leur plus grande variété, voire dans leur profonde hétérogénéité : il y a là le risque d'une certaine démesure voire d'une dispersion subjective. [...]
[...] D'autre part, la question posée, inspirée apparemment par une exigence morale, semble en réalité pouvoir conduire à ce qu'on se représente plutôt habituellement comme l'extrême immoralité : il s'agit de savoir si l'on doit souhaiter satisfaire tous ses désirs ! Précisons tous les éléments troublants dans le détail du sujet, et les interrogations qu'ils suscitent. Satisfaire tous ses désirs ce serait obtenir le plaisir que l'on recherche, et plus largement obtenir un contentement parfait qui se rapproche d'une certaine idée, certes assez commune, du bonheur : on serait heureux lorsqu'on pourrait satisfaire tous ses désirs, sans exception ! [...]
[...] Mais comment les satisfaire ? Cela suggère deux questions : la première est de savoir si la satisfaction de tous ses désirs passe par la possession de tous les objets désirés : faudra-t-il tous les avoir ? Et comment les avoir pour obtenir une réelle satisfaction ? Car une autre question se pose également : quelles sont les modalités effectives de la satisfaction, notamment dans le temps limité de la vie humaine : on ne peut obtenir satisfaction de tous ses désirs simultanément. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture