Dissertation sur le sujet : "Satisfaire ses désirs, est-ce être libre?" Une des questions les plus importantes que soulève le thème du désir est sans nul doute en rapport avec la liberté et le bonheur, l'homme souhaitant par tous les moyens accéder à cet état. La liberté au sens primitif s'oppose à l'esclavage et se définit alors négativement comme absence de contrainte extérieure.
[...] On se gardera néanmoins de le faire trop souvent de peur d'en devenir esclave ; la vertu du sage se situant dans l'autarcie c'est-à-dire l'autosuffisance. Parmi les désirs, il y a enfin des désirs ni naturels ni nécessaires comme les désirs sans limite de richesse, de gloire ou d'immortalité. Ces désirs issus de la peur de la mort, chez Epicure, sont des désirs vains parce qu'ils naissent d'opinions vides et apportent plus de douleurs que de plaisirs. Ils nous entraînent dans l'infini du désir que nous avons déjà décrit et il ne faut jamais, en aucun cas les satisfaire. [...]
[...] Or, si le désir est vaincu, les valeurs que l'on attribue alors aux personnes ou aux objets deviennent celles que la pensée a reconnues de façon objective. Le désir est bien une entrave à la liberté de la pensée. A titre d'exemple, si l'on éprouve un désir de richesse, on portera sur les personnes qui représentent l'accomplissement de ce désir un jugement irrationnel (on les enviera, ou on les jalousera), ce jugement sera en tout cas différent de celui qu'exerce naturellement la pensée libérée de toute contrainte. La modération donne donc le sens de la précaution à l'égard d'autrui. [...]
[...] et de ce fait nous vivons de nos attentes, c'est pourquoi le désir peut être aussi un obstacle à la liberté. Etre libre signifierait alors satisfaire tous mes désirs Accomplir tous mes désirs serait les satisfaire sans exception, sans relâche, au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Or ne s'agit-il pas là d'un processus sans fin ? Un désir en engendrant un autre et ainsi de suite ? Ne nous interdit-il pas alors l'accès à toute sérénité, ne nous empêche-t-il pas de nous tenir dans les paisibles limites du bonheur ? [...]
[...] Aux yeux de Schopenhauer, l'homme est esclave du désir et oscille entre la souffrance (quand le désir est encore insatisfait) et l'ennui (après la satisfaction). La souffrance est alors notre condition. La sagesse antique, dans sa recherche du bonheur, est moins radicale. La position stoïcienne nous engage à distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n'en dépend pas. Il faut, non pas accomplir tous ses désirs, mais régler ses désirs. Le principe est de suivre la raison et d'accorder notre vouloir à notre pouvoir. Dépendent de nous notre pensée, notre vouloir, notre attitude face au monde. [...]
[...] Pour Descartes, la liberté n'est donc pas toujours responsabilité, mais d'abord libre arbitre qui, en son plus bas degré, se définit comme simple puissance d'agir sans aucune raison ou sans autre cause que l'existence même de cette puissance de choisir arbitrairement. Etre libre serait donc la possibilité de choisir, le pouvoir d'agir ou de ne pas agir. C'est parvenir à mener la vie qui réalise son bien, la satisfaction de tous ses désirs. Il convient alors de préciser ce qu'est le désir. [...]
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