Le désir est l'expression d'un manque, d'un regret. Il est tourné vers la satisfaction, vers le fait de combler ce manque. Il ressemble donc à la conduite intéressée parce qu'il est plein d'une motivation et d'une projection, c'est-à-dire plus porté, semble-t-il, vers le but ; c'est-à-dire, ce qui va être gagné ; que sur l'action elle-même. Mais y a-t-il dissimulation ? Y a-t-il mensonge ? (...)
[...] Le premier renvoie à l'être, seul capable de don. Alors que le moi s'inscrit dans la différence et entraîne la concurrence des consciences. Le désir est à lui-même sa propre fin. Il est démarche d'être (voir Spinoza). Il est à lui à lui-même son propre sens et n'a donc pas besoin de but pour s'actualiser. II) MAIS TOUS LES DÉSIRS SONT-ILS DE CE TYPE ? N'y a-t-il pas de niveaux de désirs qui correspondent à des niveaux de conscience ? [...]
[...] Il y a comme un double mensonge dans la relation : je ne suis pas avec lui pour ce qu'il est, et le gain ne vient pas de ce que je suis moi : j'avance donc masqué dans la relation.) Par conséquent une conduite désintéressée est au contraire une conduite sans but lucratif, sans motivation masquée, une conduite qui s'explique donc par mon être même et qui en est le prolongement. L'énoncé, bien évidemment, suppose une difficulté à concevoir : un désir désintéressé ! Le désir est l'expression d'un manque, d'un regret. Il est tourné vers la satisfaction, vers le fait de combler ce manque. [...]
[...] Nous avons ici la présence d'une finalité qui définit l'essence de l'action entreprise. En effet, vouloir devenir savant ne suppose-t-il pas sur la reconnaissance de son ignorance ? Le désir n'est donc ici que la transformation de l'ignorance en connaissances. C'est pourquoi Socrate ne donne pas d'enseignement mais en appel à la remise en question par soi de ses interlocuteurs. Finalement, tout désir fidèle à lui-même est désintéressé en tant qu'il est appel d'être si tant est que la conscience veuille bien le reconnaître. [...]
[...] C'est donc un désir qui déchoît, commençant sur le mode du soi et s'achevant par la réduction du soi au moi III) LE DÉSIR SELON ARISTOTE Le désir amoureux pour être fidèle à lui-même exige une conscience à la hauteur d'elle-même, une conscience qui n'ose pas tant se regarder elle- même que chercher l'effort pour réaliser ses potentialités. Or, pourquoi nous pouvons interroger le désir de savoir. En plus, il est considéré comme fondamental. Le désir de savoir est l'expression d'un souhait portant sur un gain, un gain de connaissance. Je me trouve ignorant, j'ai donc le but d'en savoir plus. Il y a bien inscrit au cœur de la démarche désirante une motivation. Mais le but n'est-il pas ici présent comme l'expression même du désir ? Le but n'est donc pas étranger à l'action. [...]
[...] Mais y a-t-il dissimulation ? Y a-t-il mensonge ? Le désir sera donc intéressé lorsqu'il y aura un calcul qui ne s'annonce en tant que tel à la conscience. Nous commencerons par rendre compte, comme la question nous y invite, à envisager ce que peut être le désir désintéressé grâce à l'amitié et toutes les conduites de don de soi. Mais celles-ci ne suffisent pas à rendre compte en totalité du désir et il nous faudra bien envisager ce que l'on appellera les errances du désir, à savoir tous ces comportements dans lesquels le sujet s'abuse et est finalement infidèle à ses désirs. [...]
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