Dissertation portant sur le sujet : Faut-il guérir du désir ? Tel ou tel désir paraît parfois bien encombrant, surtout quand il est difficile à soulager. L'idée même de soulagement évoque une gêne, une souffrance, voire une maladie. Est-ce en amont du désir qu'il faut agir, ou faut-il laisser celui-ci suivre son cours avec l'idée qu'une satisfaction finale y mettra un terme ? Ou bien peut-on considérer que le désir est en lui-même quelque chose de précieux pour un homme dont la nature n'est jamais définitivement réalisée, en ce que le désir le tourne vers l'avenir et l'oblige à agir peut-être plus que le simple sens du devenir ?
[...] Faut-il guérir du désir ? Tel ou tel désir paraît parfois bien encombrant, surtout quand il est difficile à soulager. L'idée même de soulagement évoque une gêne, une souffrance, voire une maladie. Est-ce en amont du désir qu'il faut agir, ou faut-il laisser celui-ci suivre son cours avec l'idée qu'une satisfaction finale y mettra un terme ? Ou bien peut-on considérer que le désir est en lui-même quelque chose de précieux pour un homme dont la nature n'est jamais définitivement réalisée, en ce que le désir le tourne vers l'avenir et l'oblige à agir peut-être plus que le simple sens du devenir ? [...]
[...] Guérir du corps, ce serait mourir. On interprète parfois la fin du Phédon, de Platon, où Socrate dit comme le dernier mot : Sacrifiez un coq à Asclépios le dieu de la médecine, en disant que Socrate veut dire par là que la mort est une guérison, en ce qu'elle délivre l'âme de cette sorte de parasitage qu'est le corps. Pourtant, le corps m'aide à ne pas seulement chercher à m'adapter à ce réel car il me parle de la vie, qui est transformation et métamorphose, et il m'incite à penser et à me penser en être vivant. [...]
[...] Mais ce détour doit permettre à l'individu concret de s'élever librement, par l'analyse de l'attribut pensée à la réalisation de lui-même en Dieu. Enfin, la méthode géométrique de l'Ethique s'inspire de la géométrie génétique de Hobbes. Le panthéisme et le rationalisme de Spinoza ont, pendant plusieurs siècles, excité l'imagination des plus grands penseurs ; Fichte est sans doute celui qui l'a le mieux compris ; Hegel, après Schelling, est à l'origine du contresens historique qui fait de la philosophie de Spinoza un irrationalisme. [...]
[...] Même le désir associé à une représentation ne me satisfait pas toujours intellectuellement, dans la mesure où c'est bien souvent l'imagination, cette folle du logis selon Pascal, qui met le prix aux choses et construit la représentation de l'objet désiré. Guérir de la folie de l'imagination conduit à voir disparaître le désir associé à ses fantasmes. Pourtant tout désir n'est pas accompagné d'une représentation erronée ou illusoire. C'est du moins ce que l'on peut supposer. Reste alors à se mettre en quête du véritable objet du désir. [...]
[...] Le simple désir, le simple sentiment de la beauté est ce qui accompagne l'accroissement de ma puissance d'être, l'accroissement en somme de ma vitalité. L'homme a la propriété, malheureusement, de pouvoir se tromper sur son désir. Le philosophe a tendance à penser que ce n'est pas du désir qu'il faut se guérir, mais de l'erreur. Etre inachevé, l'homme espère à l'infini. Renoncer au désir serait nier notre nature et nous fossiliser, nous figer en statue : la vanité peut nous conduire à une telle solution, mais la satisfaction pour l'homme court le risque de n'être que de l'autosatisfaction vaniteuse. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture