Croire, c'est tenir pour vrai. Ainsi, la croyance crée une sorte de réalité subjective sur laquelle s'appuiera le jugement de celui qui croit. L'homme doit-il se contenter d'admettre des propositions comme réelles sans chercher à fonder son jugement sur une réalité et une vérité objective ? Doit-il s'arrêter à l'intuition, au sentiment, ou au contraire douter et chercher des preuves, des vérifications sur tout ce qu'il apprend ? Les preuves permettent le passage de la croyance au savoir, qui est un degré plus élevé de certitude. Mais peut-on toujours tout vérifier ? Même si tel était le cas, comment être certain du bien-fondé de nos preuves elles-mêmes ? Si l'homme ne peut être certain de rien, il serait alors raisonnable de croire, pour continuer à penser et à juger. Mais la croyance ne doit pas être assimilée à la naïveté, à la crédulité, car dans ce cas la croyance serait contraire à la raison qui doute, et serait donc absurde. La croyance appartient-elle à un autre domaine que celui de la raison ? Est-elle légitime ?
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Selon cette définition, croire serait nécessairement absurde. En effet, on ne peut croire une affirmation que lorsqu'elle n'est pas vérifiée, sinon, on parlerait de savoir. Cependant, admettre quelque chose comme certain sans pouvoir le prouver, paraît contraire à la raison, qui a besoin d'un fondement stable pour juger à son tour. Selon Descartes, c'est le doute méthodique qui permet d'accéder à la connaissance. Ainsi, il ne se contente pas de croire mais cherche à connaître une réalité objective. Cette réalité est découverte non pas grâce à la confiance mise dans nos sens ou dans la sincérité d'autrui, mais au contraire dans le doute, la remise en question de ce que nous croyons savoir. Ainsi, le développement d'un esprit critique face à nos « connaissances » serait un moyen raisonnable de chercher le vrai. La croyance doit donc être soumise au doute et à la critique pour ne pas être assimilée à la crédulité (...)
[...] La foi est donc de nature différente de la preuve, mais elle justifie aussi bien la croyance. Il affirme également que la foi est dans le cœur, elle ne fait pas dire je sais, mais je crois et encore il est tout aussi inutile et tout aussi ridicule que la raison demande au cœur des preuves de ses premiers principes, pour pouvoir y consentir, qu'il serait ridicule que le cœur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre pour pouvoir les recevoir La foi appartient donc au domaine spirituel, qui juge par le cœur, alors que la raison juge par l'esprit. [...]
[...] Est- elle légitime ? 1. Une chose est qualifiée d'absurde lorsqu'elle est caractérisée par l'absence de sens préétabli. Rien ne la justifie alors, et elle est donc contraire à la logique, à la raison. Selon cette définition, croire serait nécessairement absurde. En effet, on ne peut croire une affirmation que lorsqu'elle n'est pas vérifiée, sinon, on parlerait de savoir. Cependant, admettre quelque chose comme certain sans pouvoir le prouver, paraît contraire à la raison, qui a besoin d'un fondement stable pour juger à son tour. [...]
[...] C'est pourquoi Wittgenstein affirme ce que je sais, je le crois Si la raison s'appuie sur la croyance, alors il n'est pas absurde de croire. Conclusion La croyance, qui se passe de preuves, paraît éloignée de la raison et appartenir à un autre domaine plus subjectif, de l'ordre des sentiments ou du spirituel. Cependant, puisque les capacités cognitives de l'homme sont limitées et que la raison a besoin de sûreté, il est légitime de croire, d'une part pour se rassurer quant à l'avenir, et d'autre part pour faire confiance à autrui et donc pour vivre ensemble. [...]
[...] Cependant, la foi n'exclut pas pour lui le doute, puisqu'il affirme que nier, croire et douter bien, sont à l'homme ce que courir est au cheval De plus, la croyance religieuse est explicative. Certes, l'homme ne peut tout connaître ni tout expliquer, mais il peut en revanche inventer des mythes qui apporteraient des réponses sur l'origine du monde par exemple. Puisque la raison ne peut consentir à ne pas savoir, il est préférable de croire. En effet, la croyance est rassurante. [...]
[...] Il est donc logique et non pas absurde de croire. Selon Marx, la religion est l'opium du peuple ; elle est certes une illusion, mais elle comporte une fonction sociale consolatrice qui masque la misère présente. Enfin, opposer la raison à la croyance peut être surprenant si l'on considère que tout notre savoir repose sur la croyance. En effet, Wittgenstein, dans De la certitude, nous fait remarquer que l'enfant apprend en croyant l'adulte De plus, ce qu'on appelle notre savoir, n'est rien de plus que la croyance du grand nombre. [...]
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