Comme l'on peut s'en apercevoir aisément dans la vie courante, les hommes confondent la plupart du temps leur opinion personnelle avec une vérité universelle, lorsqu'il s'agit de la vérité d'un jugement (sur une oeuvre, une personne, par exemple). La vérité la plus « sûre » serait la vérité de fait ; mais comme on peut l'observer dans les comptes-rendus quelquefois très divergents de témoins d'un même évènement, (thème classique dans les romans policiers) la clarté de celle-là même est « brouillée » par les imaginaires personnels (...)
[...] C'est ici que se pose le problème de la relativité de la vérité. Il y a deux sens du mot relatif Au sens courant, c'est ce qui est relativisable est limité et imparfait, et donc peu crédible. Au sens philosophique, cela signifie : ce qui dépend d'un autre terme et ne se suffit pas à lui-même. Suivant, croyons nous, les traces d'Aristote, nous poserons que chaque mot représente une essence, une existence, une vérité et que donc, la définition courante et la définition philosophique peuvent s'agréger et commencer à nous tracer un solide chemin de réflexion sur la question posée : En quel sens peut-on parler de vérité relative ? [...]
[...] On comprend bien alors, d'après ce que nous venons de dire, que la vérité soit considérée comme bonne et le mensonge comme mauvais. Le mensonge patent n'est en effet qu'un acte asocial, toléré dans la pratique, stigmatisé dans son principe. Si le deuxième type de vérité ne varie au cours des siècles qu'avec les conditions changeantes de la vie matérielle des sociétés (particulièrement les évolutions technologique), le premier type est par contre plus intéressant, car confondant l'opinion et la vérité. [...]
[...] Nous pensons que désigner certaine paroles comme mensongères ou véridiques ne revient finalement qu'à apprécier le plus ou moins grand degré de communication, c'est-à-dire d'adéquation au langage commun, que possède l'individu qui produit le discours, que celui- ci soit un simple particulier un scientifique, un artiste ou un philosophe. La vérité est aussi relative au court terme (ce qui est immédiatement utile à la vie), et au long terme (ce qui peut m'être utile bien longtemps après sa production). La vérité se reconnaîtrait donc finalement par son effet positif sur la vie, que tout le monde rechercherait donc de façon plus ou moins consciente et le mouvement vers l'absolu de la vérité serait le mouvement même de la vie humaine. [...]
[...] Or tous les hommes n'ont pas la même nature. L'un sera un créatif passionné de peinture, l'autre ne pensera qu'à explorer des terres nouvelles, l'autre trouvera son épanouissement dans le fait de fonder une famille. Le premier type de vérité est soumis, grâce à cela, à bien des variations au cours des siècles : la diversité humaine garantit la marche des idées et permet un mouvement vital une respiration des sociétés humaines. Cette respiration et cette progression se fait grâce à des hommes dont la nature est de réfléchir. [...]
[...] On peut aussi réfléchir sur ce qui nous ressemble : sur l'humain. Nous nous trouvons ici face à un terrain encore plus mouvant que ne l'est la recherche scientifique, car encore plus teinté de subjectivité. On peut penser que réfléchir sur l'humain n'est jamais possible globalement, puisque cet esprit par lequel on essaye de penser objectivement les autres a été conçu et formé grâce et avec ceux-ci. On pourrait donc dire que la capacité à penser sur l'humain n'est que la capacité à s'objectiver soi-même, ce dont Schopenhauer fait la marque de la puissance mentale. [...]
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