Les images sont-elles tant appréciées pour ce qu'elles sont en elles-mêmes et ce qu'elles suscitent en nous ? Ou ne sont-elles qu'un aspect d'un ensemble plus vaste qui constitue l'aspiration de l'homme ? Les images ne sont-elles pas les clefs de la recherche du beau et du vrai, deux des domaines de contemplation pour l'homme ? Tout d'abord, nous étudierons le rapport qu'entretient la nature des images avec les affects de l'homme. Puis, nous verrons que les images font partie intégrante de la recherche du vrai, ce qui retient la contemplation de l'homme. Enfin, nous montrerons qu'elles participent également à la recherche du beau, et qu'en cela, elles sont la source même de l'art, l'un des domaines dans lequel l'homme peut s'exprimer le plus librement ...
[...] Ce que nous aimons dans les images, c'est bel et bien leur originalité. Ce qui frappe le regard de l'observateur dans La Joconde de Léonard de Vinci, c'est le fait qu'elle semble le fixer partout où il se trouve, plus que le portrait lui-même qui est dans la lignée de ce qui se faisait à l'époque. L'originalité de l'image est un vecteur de sa nature, puisque par définition, une image est toujours unique (étant donnée qu'elle se situe dans un cadre spatio-temporel renouvelé en permanence), et c'est cette nature qui lui permet d'avoir cette polyvalence de fonctions dans la quête humaine pour un idéal. [...]
[...] On comprend alors mieux ce que nous aimons dans les images : le fait qu'elles associent l'environnement du sujet à sa propre participation intellectuelle et imaginative. Toutefois, il faut replacer les images dans une quête humaine plus vaste, à savoir la recherche de la vérité. Dans la tradition philosophique grecque, et plus particulièrement platonicienne, les images sont trompeuses et mènent l'homme sur le chemin de l'illusion. En cela, elles ne doivent pas être employées à chercher le vrai car elles ne sont que la copie des idées, c'est-à-dire l'apparence de la vérité. [...]
[...] Aussi faudrait-il plus considérer l'image comme une imitation dans le sens aristotélicien du terme. Dans L a Poétique, Aristote définit l'idée de mimésis Pour lui, c'est une tendance naturelle aux hommes que d'imiter et de prendre plaisir à cette imitation, car elle permet d'atténuer des vérités parfois cruelles. Et Aristote de rappeler à juste titre que nous prenons plaisir à contempler les images [ ] dont la vue nous est pénible dans la réalité La mimésis ne serait alors pas un terme péjoratif comme chez Platon (pour qui, imiter la nature, c'est s'éloigner d'un degré supplémentaire de la vérité qui est incarnée par les idées intelligibles), mais plutôt ce qui caractériserait la représentation et la faculté de l'homme à s'y adapter pour mieux supporter la vérité. [...]
[...] En effet, ce qui caractérise l'image, c'est avant tout sa simplicité. Une image en elle-même ne comporte pas de concepts abstraits. On peut toujours à partir d'une image, l'analyser et lui donner diverses interprétations, parfois immatérielles, voire spirituelles (certaines images musicales du Sacre du Printemps d'Igor Stravinsky par exemple invitent à réfléchir sur l'idée même de renouveau grâce à l'alternance de sons graves et dissonants (ceux-ci sont bien rendus par des crescendos et des notes altérées) et de sons calmes et médians agréables à l'oreille), mais l'image elle-même reste simple, puisqu'elle affecte d'abord nos sens avant notre intellect. [...]
[...] Tout d'abord, nous étudierons le rapport qu'entretient la nature des images avec les affects de l'homme. Puis, nous verrons que les images font partie intégrante de la recherche du vrai, ce qui retient la contemplation de l'homme. Enfin, nous montrerons qu'elles participent également à la recherche du beau, et qu'en cela, elles sont la source même de l'art, l'un des domaines dans lequel l'homme peut s'exprimer le plus librement. Par définition, l'image est l'impression d'un stimulus sur nos sens, analysée et interprétée par le cerveau pour donner ce que nous connaissons si bien, à savoir un assemblage de couleurs, de sons, d'odeurs, C'est parce que l'image dépend avant tout de nos sens que nous y sommes si familièrement attachés. [...]
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