Peut-on se mettre à la place de l'autre ? - publié le 05/11/2008

Résumé du document

Dissertation de Philosophie (Terminale S) : "Peut-on se mettre à la place de l'autre ?".

Extraits

[...] Aristote écrit même que un ami est un autre soi-même Si l'ami est effectivement un autre soi-même cela signifie qu'il se met à notre place. On peut donc nous mettre à la place de nos amis. La ressemblance entre deux amis contribue beaucoup à la connaissance de l'autre. Mais il existe aussi des amis très proches et qui pourtant sont différents. Il est plus aisé de partager les émotions de l'autre lorsque nous le connaissons bien, nous l'apprécions, et lorsque nous avons vécu certaines expériences ensemble. Nous éprouvons alors de la sympathie envers lui. [...]

[...] Le sens courant de l'expression se mettre à la place de quelqu'un signifie davantage adopter son point de vue. Point de vue compris non pas au sens d'opinion, mais de focalisation et d'état d'esprit. Cette démarche courante a généralement pour but de mieux comprendre l'autre dans ses actes ou ses idées, liés à sa situation et à ses références culturelles et sociales. Se mettre à la place de l'autre c'est aussi faire preuve de compassion, étymologiquement souffrir avec lui, c'est-à-dire tenter de ressentir ce qu'il ressent en s'imaginant dans sa situation. [...]

[...] On peut également se référer au théâtre ou au cinéma, où le but du comédien est de se glisser dans la peau du personnage le mieux possible, pour ne former plus qu'un et lui donner vie ; donc de se mettre à sa place. Il nous est donc possible de nous mettre à la place de l'autre pour le remplacer dans sa tâche ou sa fonction. Mais nous ne pouvons pas nous substituer totalement à lui, car la conscience d'autrui est privée et nous ne pouvons pas le voir comme il se voit. [...]

[...] Se mettre à la place de l'autre est donc plus facile lorsque nous connaissons et apprécions cet autre. Sa connaissance joue un rôle important dans sa compréhension et peut nous aider à le soutenir. Ceci est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'un ami. On comprend donc que toute substitution est impossible. Il est seulement possible de s'imaginer dans la situation de l'autre pour comprendre son état d'esprit et le soutenir au besoin, ce qui devient plus évident avec la connaissance de cette personne. [...]

[...] Ce quelqu'un en question est un autre que moi, il m'est différent. Par conséquent, m'est-il possible de me mettre à la place d'autrui ? Le sens premier de se mettre à la place de est remplacer Peut-on remplacer quelqu'un, se substituer à lui ? Autrement dit, prendre sa place ? Mais le sens courant est orienté vers la compréhension de l'état d'esprit de l'autre. Adopter son point de vue permet-il de se mettre à sa place ? Enfin, quel rôle la connaissance de l'autre joue-t-elle dans sa compréhension ? [...]